mercredi 30 septembre 2009

Bénin : Les indicateurs macroéconomiques au rouge, le Fmi au secours

La trésorerie publique est sous tension. Les indicateurs macroéconomiques sont vraiment au rouge. Ces réalités que le gouvernement du Dr Boni Yayi refuse de reconnaître ne sont plus aujourd’hui à voiler. Le rapport 2010 de Doieng Business l’a révélé. Le rapport que vient de pondre une mission du Fonds monétaire international en fin de séjour officiel au Bénin le confirme davantage.

boni yayi internetMalgré la présence à la tête de l’Etat de banquiers et d’économistes chevronnés, le Bénin peine à retrouver ses marques depuis bientôt trois ans. Aujourd’hui en effet, les indicateurs macroéconomiques sont au rouge et si rien n’est fait pour renverser la tendance, ce n’est que le pire qu’on pourrait constater. L’analyse de la situation fiscale du Bénin faite par une mission du Fmi conduite par M. Joannes Mongardini qui a séjourné à Cotonou du 14 au 28 septembre 2009 montre tout simplement qu’il y a des problèmes. Cette analyse révèle que la situation fiscale du Bénin s’est détériorée pendant le premier semestre de l’année 2009. Les recettes publiques ont été en deçà des attentes, reflétant principalement la baisse des recettes douanières liées au ralentissement des importations et du recouvrement des impôts. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les dépenses publiques ont connu des dépassements en raison des montants plus élevés des primes aux fonctionnaires et un report des engagements de dépenses en capital. La crise mondiale aurait aussi eu un effet défavorable sur les perspectives à court terme du Bénin. Ainsi, le Pib réel devrait ralentir à 2,5 % en 2009 comparativement à 5 % en 2008 à la suite d’une baisse significative de la production de coton et du commerce avec les pays voisins. S’il est vrai que l’inflation s’est décélérée, il n’est pas moins évident que le déficit du compte courant extérieur, hors don, devrait se creuser pour atteindre environ 13 % du Pib parce que l’amélioration des termes de l’échange a été plus que compensé par la baisse des exportations du coton.


Face à cette situation, la mission conduite par M. Joannes Mongardini a suggéré au gouvernement du Dr Boni Yayi de poursuivre les réformes engagées au niveau de l’administration fiscale et douanière. S’agissant des dépenses publiques, des solutions devront être trouvées pour contenir les primes, indemnités et autres avantages, a indiqué la mission du Fmi. Des recommandations qui n’auront aucune chance d’être appliquées pour la simple raison que le Chef de l’Etat n’est vraiment pas prêt. On se rappelle de sa dernière rencontre avec les responsables de l’administration douanière. Il lui a été clairement signifié que le fait de positionner les douaniers patriotes aux importants postes n’est pas pour améliorer les recettes douanières car ils se croient tout permis au point où le travail n’est pas fait avec la rigueur et le professionnalisme requis. Même dans le lot il y en a qui n’ont pas encore l’expérience professionnelle nécessaire pour occuper certains postes stratégiques. Ces remarques n’ont pas été prises en compte jusqu’à ce jour. Aujourd’hui les conséquences sont là. Le rapport du Fmi n’a certainement pas voulu aller dans les détails. Car, ce qui plombe l’économie béninoise, c’est aussi la politisation à outrance de son administration et les nombreuses dépenses de frivolité du gouvernement qui ne tiennent pas compte souvent des réalités de la trésorerie publique. Alors que les recettes publiques chutent et qu’on en est conscient, pourquoi augmenter les dépenses ?

Affissou Anonrin
29 septembre 2009 par La Presse du Jour : http://www.lapressedujour.net/?p=3350

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire