jeudi 23 juillet 2009

Mode d'emploi des marches au Bénin

Le 19 juillet 2009, les autorités administratives du Bénin, ont interdite la marche du partie d'opposition NEP-Mixalodo.
Le 21 juillet 2009, les autorités administratives du Bénin, ont interdite la marche de protestation des syndicats dans le cadre du dossier de scandale financier de la Cen-Sad.
Pendant ce temps, les militants, parties et alliances membres de la majorité présidentielles (FCBE - UMPP) marchent allègrement.
Existe t-il alors un "deux poids - deux mesures " dans l'organisation des marches au Bénin ?
Voici un mode d'emploi pour vous aider à voir plus clair.

mercredi 22 juillet 2009

Dossier Cen-Sad : Interdiction de la marche des Syndicalistes


Le 21 juillet 2009, les syndicats béninois voulant protester contre le dossier Cen-Sad, ont vu face à eux, des policiers et des militaires qui avaient pour ordre, d'interdire toute marche. Ils ont dû se résoudre à un Meeting à la bourse du travail de Cotonou.

samedi 18 juillet 2009

A. Bio Tchané (ABT) : " Le secteur privé doit être au coeur du développement de nos pays"


Inauguration le 17 juillet 2009 du Centre de formation de la BOAD, consacré au secteur Privé.
C'est une "initiative personnelle" de Abdoulaye Bio Tchane (ABT) - Président de la BOAD.

ABT et le secteur privé
envoyé par abt2011 - L'info video en direct.

dimanche 12 juillet 2009

ABT et les Jeunes : Optimisme !

ABT et les Jeunes - Optimisme
Vidéo envoyée par abt2011

Abdoulaye Bio Tchané êtes-vous optimiste pour le continent Africain ?
ABT répond non seulement par l'affirmative, mais souligne également que les premiers concernés par cet optimisme, sont LES JEUNES, qui ont besoin d'un emploi, qui ont besoin de réaliser leurs ambitions...

samedi 11 juillet 2009

Le Slam du YOV



Un peu de musique pour nous détendre ce week-end !

LE SLAM DU YOV


L’histoire ne ment pas
C’est seulement les hommes qui mentent
J’avais enterré mon mic il y a bien longtemps
C C C’était trop tentant d’aller le reprendre
Un texte vite fait c’est le slam du Yov

2008, année noire comme mon Afrique
On sacralise toujours l’homme blanc son vice et son fric
Les grands hommes partent comme les feuilles d’un arbre en automne
Il ne reste plus que nos larmes à faire couler sur leurs tombes
Hommage de la terre d’Afrique à papa Césaire,
Une bibliothèque de négritude est partie en fumée sur cet air,
Mon Bénin lui, est bien vivant mais bien malade
Mawou, convalescent peut être mais toujours malade
Le changement … 1 voie rapide Cotonou Porto c’est ça le changement ?
Ça farote au Chevalier oh là là c’est ça le changement ?
Au nord on trime, dans le zou on drépanose, dans le mono on s’en remet aux couvents, à Cotonou on suffoque, à Porto Novo on nage, c’est ça le changement ?
Moi le changement je l’ai vu ni de dehors ni de dedans
C’est comme dire à un édenté qu’il a changé parce qu’il a encore perdu une dent
On souffre toujours dans les vons, on pleure toujours dans les vons, on gbasse toujours dans les vons, on crève toujours dans les vons
Deux ans que tu bosses dur mais prends garde a toi Yayi
Si tes actes c’est du vent nos plumes sont prêtes à jaillir
Je ne veux pas encore croire que le président Boni ment
Mais on sera sans pitié si tout ça c’est des boniments
Espoir de tout un peuple faut que tu casses la Barack comme Obama
Tu n’a pas d’autres choix il te reste 3 ans au bas mot
Les bouffeurs sont toujours là hey les gars sortez vos chicottes
Car ils retournent leurs vestes plus vite qu’un sprint d’ Usain Bolt
Mais le peuple se bat, instinct de survie comme Betancourt
A tous mes petits en kaki, ne soyez pas trop bêtes en cours
Choisissez vos modèles soyez virulents comme le grand Bhêly-Quenum
Dans ce pays où une femme est bien plus forte qu’un homme
Aujourd’hui plus de Bio Guerra, Kaba, Guezo ou Gbéhanzin
Le résistant c’est le peuple, on biz kpayo, on séduit une yovo ou on se recycle en zem
Terre du Vodoun, terre des ancêtres, terre des anciens, terre d’amazones
Soyez tous sûr que ça ira et que ça brillera dans ma zone
Et oui mon crew travaille fort et montre aux jeunes le chemin des étoiles
On se bat pour que le bénin soit en relief sur l’Afrique donc on avance et toi ?
Tu es lâche, tu clash, tu craches, tu bénizoises, en fait tu stagnes pas tu recules
Tu fais rien pour ta patrie, tu jalouses tes fofo comme les perdants tu spécules
Touches aux miens et je deviens aussi féroce qu’un lion de la Pendjari
Tu pensais qu’un Shangovi se laisserait faire, yeyinon protèges tes dents j’arrive
Théoricien du glaive comme Cyano, mon flow te gbasse seulement
13 mains se joignent c’est le CCC un seul mot …
En slip derrière leurs claviers, certains jouent les hustler
Et puis quand tu les vois, « oh Yovodounon ça va on se voit tout à l’heure »
Plus des hommes mais des chiens avec un esprit sali
Plus fiables, plus crédibles comme Booba sans Ali
Toi la black squaw tu connais mon point faible donc tu as su me tenter
Ma tête est devenue lourde elle voulait exploser comme dans un attentat
Je suis homme fort, homme digne, homme de l’ombre mais juste un homme
Jongler avec les gos, semer aux quatre vents c’est tout le contraire d’être un homme
Pied noir, âme nègre, cul blanc un de ces hommes qu’on dit aimant,
Pas de bling bling voyant sur moi mais mon cœur est en diamant,
Aussi étourdissant qu’une punch line de Penny
Mon slam tu vas l’avaler comme une tranche de pain béni
Oun-nii mé oui atcho / fon gbé mé / oun-non ta flow do /
Bo’ oun-kon non lè danoun déssou / di fo Logozo*
Ici le rap se résume en 6 lettres, 3 C un double S et un élément M
Plusieurs routes pour une guerre commune mais on n’a pas pris la même
Yo Nasty je laisse un message sur ton répondeur
C’est le Yov c’était pour te dire que je retourne dans l’Afrique des profondeurs
Trop de faux ici, seuls les vrais savent et ils se font tellement rares
Je vais flex pour le moment dis aux gars que je largue les amarres
Mon texte, je l’ai voulu aussi sévère qu’un Jésuite
Et si mon crew était en politique le Bénin serait dans le G8

Pépé Oleka - Nasty Nesta - Yovodounon - Cotonou City Crew
Une dernière larme pour Serge N’DA ...

mercredi 8 juillet 2009

INTERVIEW - Abdoulaye BIO-TCHANE - Bénin

INTERVIEW - Abdoulaye BIO-TCHANE - Bénin
Vidéo envoyée par AFRICA24

Thierry HOT reçoit sur Africa 24 Mr. Abdoulaye BIO-TCHANE, Président de la B.O.A.D au Bénin

lundi 6 juillet 2009

Relèvement des prix des produits de première nécessité : L’alliance “Union fait la Nation” s’indigne du comportement du gouvernement

6 juillet 2009 par La Presse du Jour

Le gouvernement du Dr Boni Yayi a décidé depuis quelques jours du relèvement des prix de certains produits de première nécessité (pétrole, eau, électricité…). Face à cette situation, l’Alliance “Union faite la Nation” qui s’est réunie le vendredi dernier regrette encore une fois que le Gouvernement et son Chef fassent payer aux Béninoises et aux Béninois, les conséquences d’une politique-spectacle et d’une campagne électorale sauvage voire précoce. L’Union note aussi avec inquiétude les difficultés de trésorerie auxquelles l’improvisation, l’amateurisme et la précipitation du Gouvernement ont conduit le pays. Les Partis membres de l’Union ont réaffirmé, conformément aux vœux renouvelés de l’immense majorité des Béninois leur détermination à poursuivre le processus d’unification de leurs organisations politiques afin de constituer un rassemblement politique puissant et crédible capable de réaliser l’alternance au sommet de l’Etat, leur résolution à continuer de formuler dans l’union les solutions alternatives à la gestion approximative du régime en place sur fond de farce grossière.

Communiqué final

Le vendredi 3 Juillet 2009, se sont réunis à Cotonou, sous la direction du Président Nicéphore Soglo, les Présidents et hauts responsables des Partis et Alliances de Partis membres de l’Union fait la Nation (UN).

A cette occasion, l’Union a pris connaissance de trois rapports, notamment celui sur :
- les réactions suscitées par la marche pacifique du 28 Mai 2009, contre l’indifférence affichée par le Gouvernement face à la crise dans le milieu sanitaire ;
- la situation critique du Trésor Public ;
- les dernières mesures de hausses des prix des produits pétroliers, de l’eau et de l’électricité.

  1. En ce qui concerne la marche du 28 Mai 2009, l’Union a noté avec satisfaction une participation massive et résolue des populations. Cette marche a déclenché dans le pays une nouvelle vague d’espoir et relancé la demande populaire devenue persistante de l’indispensable union des forces démocratiques pour mettre fin au régime illusionniste en place. Au lieu d’engager un diagnostic approfondi de la situation sanitaire du pays, au lieu de relancer des discussions sincères avec les syndicats, l’Etat UMPP/FCBE et son Chef, n’ont pu trouver d’autres réponses à cette manifestation populaire que des limogeages sélectifs de quelques hauts fonctionnaires qui ne sont ni les principaux, ni les seuls responsables de la situation. Par ailleurs, l’Union a félicité les syndicats pour avoir décidé d’un moratoire et d’une suspension des mouvements de grève. Elle les incite au discernement afin que dans le dialogue fécond et avec un sens aigu de patriotisme, le corps médical assume sa part de responsabilité dans la gestion de la crise du système sanitaire.
  2. Par rapport à la situation du Trésor Public, l’Union note avec inquiétude les difficultés de trésorerie auxquelles l’improvisation, l’amateurisme et la précipitation du Gouvernement ont conduit le pays. Il s’agit d’un péril collectif si notre Etat en arrivait à une cessation de paiement. La recherche de boucs-émissaires au niveau de la Douane ou dans les autres régies financières ne peut tenir lieu de solution. Les gesticulations sur le prétendu lourd héritage du passé relèvent de l’affabulation. Les incantations sur la crise économique mondiale constituent une grossière mystification. Depuis trois (3) ans le Gouvernement vit arrogamment au dessus de ses moyens. Le Chef de l’Etat se déplace de Cotonou à Porto-Novo en Hélicoptère (!!!) voyage aux quatre coins du monde sans utilité avérée, souvent accompagné de délégations clientélistes et pléthoriques, transportées, logées et nourries aux frais du contribuable. Le renchérissement du train de vie de l’Etat se greffe à la multiplication des dépenses improductives, à la violation systématique de la Loi des Finances pour des buts électoralistes, à l’accumulation des Ordres de Payement (OP) non régularisés à ce jour, puis à des prévisions budgétaires fantaisistes et sans commune mesure avec les ressources nationales. Le gaspillage des ressources publiques, les décisions démagogiques et le refus de veiller à la qualité des dépenses ne produisent d’autres résultats que les caisses vides, hypothéquant ainsi les projets d’investissement susceptibles d’accroître les richesses nationales. L’Union avertit qu’il s’agit d’une situation préoccupante et invite le Chef de l’Etat à y remédier à très court terme en réduisant considérablement son propre train de vie et celui de son Gouvernement, en renonçant aux dépenses fanfaronnes souvent improvisées sans aucune étude préalable et enfin en retournant à une gestion saine et transparente des ressources de l’Etat.
  3. Par rapport au relèvement des prix de divers produits de première nécessité (produits pétroliers, eau et électricité), l’Union regrette encore une fois que le Gouvernement et son Chef fassent payer aux Béninoises et aux Béninois, les conséquences d’une politique-spectacle et d’une campagne électorale sauvage voire et précoce.Tant de bruit autour de la SBEE (avec des simulacres de poursuites judiciaires) et tant de Directeurs Généraux (5 en 3 ans) pour ne pas être capable d’améliorer la situation de la SONEB et de la SBEE qui font payer aux populations, le coût de la politisation à tout prix des sociétés d’Etat et de l’activisme politique de leurs Directeurs. La « vérité des prix » ne saurait signifier l’absence de sensibilité aux souffrances des populations. La fameuse « vérité des prix » ne peut non plus justifier l’incapacité du Gouvernement à concevoir une politique sociale d’accompagnement permettant aux plus pauvres, de supporter la cherté sans cesse croissante de la vie.Ayant pris connaissance de ces différents rapports, et après analyse de la situation économique et sociale particulièrement éprouvante pour les travailleurs, les classes moyennes et les couches socioprofessionnelles les plus vulnérables, les Partis membres de l’Union ont réaffirmé, conformément aux vœux renouvelés de l’immense majorité des Béninois :
  • Leur détermination à poursuivre le processus d’unification de leurs organisations politiques afin de constituer un rassemblement politique puissant et crédible capable de réaliser l’alternance au Sommet de l’Etat.
  • Leur résolution à continuer de formuler dans l’union les solutions alternatives à la gestion approximative du régime en place sur fond de farce grossière ;
  • Leur conviction que c’est en rassemblant toutes les Béninoises et tous les Béninois de tous les horizons et de toutes les confessions religieuses que nous renforcerons l’Unité nationale et construirons des mains et des compétences de chacun notre pays.

Enfants du Bénin debout !

L’Union fait la Nation !

Nous resterons UN !

Plus profonde est la nuit, plus proche est le jour !

Cotonou, le 04 juillet 2009,


Me Rosine VIEYRA-SOGLO Présidente de la RB
Me Adrien HOUNGBEDJI Président du PRD
M. Bruno AMOUSSOU Président du PSD
Antoine KOLAWOLE IDJI 1er Vice-président du MADEP
Lazare M. SEHOUETOPrésident de Force Clé

dimanche 5 juillet 2009

Pourquoi « Bio Tchané est le meilleur »

Ecrit et publié par Souleymane ASHANTI (le blog sportif)

Sa candidature fait frémir les « caurisants ». Pourtant tous, autant que leur « maître », admettent qu’ « Abdoulaye Bio Tchané est le meilleur ». A moins que, comme en 2005, les yayistes n’étouffent cette espérance légitime qui s’exprime à nouveau dans la Donga.

La répartie avec laquelle l’actuel président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) s’est exprimé à son passage devant les élèves du CEG1 de Djougou ne prête plus à confusion. Longtemps candidat potentiel mais jamais déclaré, Abdoulaye Bio Tchané a franchi un premier pas vers la prise de décision suprême.

Voici bientôt cinq ans que la Donga attendait que son enfant prodige se mesure aux autres candidats potentiels. Car, déjà en 2004, quand Ahamed Akobi initiait le mouvement politique national « Ensemble, c’est plus sûr », c’était d’abord pour lui. Toute la stratégie de l’ancien Ministre des Travaux Publics et des Transports était au départ orientée sur l’ultime candidature de Bio Tchané.

Parrain dans l’ombre du mouvement, l’ancien Ministre des Finances laissait l’initiative prospérer sans pour autant avancer à visage découvert afin de ne pas irriter le Chef de l’Etat d’alors, Mathieu Kérékou.

En 2005, alors que le pays grouille des rumeurs d’une probable révision de la Constitution par le pouvoir en place, écrasant sur son passage les candidats potentiels et les ministres non alignés à la cause de la révision, Ahamed Akobi est débarqué du gouvernement.

A un an de l’échéance de 2006, la dynamique « Ensemble, c’est plus sûr » lancée à Bassila va paradoxalement se conforter à Copargo et à Ouaké, deux autres communes de la Donga, avec jusque-là le même objectif : Bio Tchané, Président de la République.

Mais, c’est sans compter avec « la traîtrise, le mensonge, le dol et la ruse » qui ont toujours animé les adversaires à cette candidature. S’inspirant d’actions dignes du KGB russe dans un environnement qui se veut démocratique et pluraliste, les adversaires ont réussi à infiltrer le mouvement « Ensemble, c’est plus sûr » pour le détourner de l’objectif principal : faire élire Bio Tchané.

En juin 2005, à la rencontre de Ouaké, la manœuvre de récupération du mouvement par les infiltrés a abouti à définir une nouvelle feuille de route qui consiste à rencontrer tous les potentiels candidats à l’élection présidentielle notamment Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Boni Yayi et Bio Tchané, afin de « choisir le meilleur en mesure de porter les aspirations au développement des populations de la Donga ».

A l’évidence, l’initiateur du mouvement, Feu Ahamed Akobi, semblait déjà perdre la commande au profit d’autres parents dépourvus de base électorale mais qui, à coup d’intrigues et de duperie, ont réussi à intégrer le comité désigné pour prendre contact avec les personnalités citées plus haut.

Dans cette démarche, il apparaît plus intéressant de se rendre à Lomé au siège de la BOAD avec peut être un retour sonnant et trébuchant plutôt que sonner les portes du FMI à Washington. Bio Tchané, qui réside aux Etats-Unis comme Directeur Afrique du FMI ne sera pas rencontré. Le défunt, dans sa volonté de ne pas fragiliser le mouvement, s’est résigné devant le hold up des infiltrés.

A deux semaines de la rencontre finale de Djougou qui devrait aboutir en septembre 2005 au choix de Bio Tchané comme candidat du mouvement « Ensemble, c’est plus sûr », patatras, tout l’édifice bâti depuis 2004 s’écroule.

« De tous les candidats listés, Bio Tchané est le meilleur. Mais le choix est fait : c’est Boni Yayi. C’est le message que je vais passer à Djougou », avait confié Ahamed Akobi dans son bureau au Boulevard du Canada à Cadjehoun.

La suite est connue de tous : Bio Tchané ne sera pas candidat, Boni Yayi est président de la République et les yayistes craignent de nouveau la candidature du « meilleur ». Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, dit-on.

jeudi 2 juillet 2009

Abdoulaye Bio Tchané ou le « fils du Nord – Candidat de Al-Qaïda »

Les masques sont désormais tombés !
Nous avons déjà dénoncé comme beaucoup d’autres, sur ce site même, l’ère de la «pensée unique», de la «voix officielle du parti» qui semblait revenir sur nos services publics d’informations, revenir de la lointaine époque du PRPB. L’ORTB serait prise en «otage» et condamnée à ne diffuser que la belle opération de communication de la partisanerie présidentielle. Apparemment, la vérité est universelle et c’est justement en dénonçant aussi cet état de fait, que l’honorable député Saka Fikara nous aura permis de mettre à la lumière, deux autres déviances du débat politique tel que mené aujourd’hui en 2009 dans un Bénin reconnu de par le monde pour sa maturité démocratique et si souvent cité en exemple, même si depuis peu nous caracolons en queue de classement des pays où la liberté de la presse est considérée comme une serpillère. Hélas, cette fois-ci, il n’y a rien de glorieux… car ces deux déviances, l’une touchant à l’appartenance régionaliste des acteurs politiques, et l’autre, à leur appartenance religieuse sont de nature à porter de graves menaces sur l’unité nationale et à conduire au pire. Encore plus, si les vieux démons de la division semblent être agités depuis le plus haut niveau de l’Etat béninois, si l’on s’en réfère, ne serait-ce qu’aux propos rapportés par M. Fikara.

Sur la question régionale

Avant toute chose, revenons aux fondamentaux. Au début, il y avait 112.622 km², s’étirant sur 700 km, de l’océan Atlantique aux bords du Fleuve Niger. Au début, il y avait le Dahomey. Cette terre, que nos valeureux aïeux comme le Roi Béhanzin ou Bio Guerra nous ont légué après de mémorables batailles. Cette terre, autrefois appelée « Danxomè », rebaptisée par nos pères « visionnaires », dans le but justement de favoriser une « unité nationale ».
Revenir aux fondamentaux, c’est rappeler que le Bénin compte aujourd’hui à peu près 8,5 millions d’habitants qui vivent en harmonie dans l’ensemble, regroupés en plus d’une quarantaine d’ethnies.

Revenir aux fondamentaux, c’est se dire qu’il n’y a pas, en tous cas pas dans le sens « géographique » ni sociologique du terme, une « ethnie nordiste » d’un coté, et une « ethnie sudiste » de l’autre. Il y a autour de quarante ethnies, et nous mettons au défi, quiconque de s’amuser à leur trouver une quarantaine d’appellations, eu égard à leur géo-localisation en se servant des points cardinaux. Ah voici l’ « ethnie du 11°51’N – 2°41’E » ou encore l’«ethnie 6°22’N – 2°26E » (position GPS du marché Dantokpa…) et donc l’ethnie 6°22N serait « la Tribu des Cotonois »…

Voilà la réalité géographique.

Le 11 juin déjà, Charles Toko a lancé son cri d’alarme : « La Nation en Danger ! ». Il y était question, d’une nouvelle recrue de la « Majorité Présidentielle Plurielle », (dont nous taisons le nom pour ne pas lui donner plus d’importance qu’il n’en a…) qui sillonnait les contrées de la Donga pour porter la « parole vraie », relayée par la télévision nationale : «Yayi va tomber, Tchané va tomber, et ils vont prendre le pouvoir ». Charles Toko a fait son devoir de citoyen de sentinelle. Mais il n’a certainement pas voulu s’interroger « à voix haute » sur la vraie origine de cette « parole vraie » dont la paternité est difficilement attribuable à cette nouvelle recrue contre ses amis d’il y a quelques heures. M. Toko aurait pu attribuer une bonne note de « récitation » à cet homme si doué pour réciter des leçons qu’il aurait apprises par ailleurs, dictées par un marionnettiste-mystère… (Il faut toujours se demander à qui profite la parole-portée).
Faudrait-il aussi revenir sur les incidents de Dassa au cours desquels un « Ministre-Militant » de la République accompagné de son garde du corps (le détail qui tue) et d’une foule/poignée (c’est selon) de militants FCBE, qui voulait empêcher l’appel à la candidature « d’une certaine imposture, d’un certain Bio-Tchané » dans les collines ? (toujours se demander à qui profite la parole-portée).

Il ne nous appartient pas de jouer les « inspecteurs Derrick » pour rechercher un instigateur dont le nom est un secret de polichinelle bien gardé… Mais toujours est-il que nous avions déjà eu à dénoncer le « Silence étrange » du Chef de l’Etat, Chef de la Nation, qui selon les propos du Ministre porte parole du Gouvernement, ne daignera même pas répondre à son interpellation à l’Assemblée par les députés, se contentant, dans son droit constitutionnel, de s’y faire représenter.

Voici maintenant, que l’honorable Saka Fikara nous rappelle en parlant du « Garant de notre unité nationale » que lors de la campagne législative de 2007, ce dernier aurait « dit à Malanville de ne pas voter pour Issa Salifou parce qu’il n’est pas un fils authentique du nord ? C’est un fon ». CQFD. Ce discours semble soudainement, si familier, entendu de la bouche « d’une certaine recrue ». Ce « silence étrange » semble si soudainement parler de lui-même. Cela donne la chair de poule !
Oui Abdoulaye Bio Tchané est né à Djougou, quelque part au Nord, à quelques encablures de Cotonou. De la même façon que Thomas Sankara était né plus au Nord de Djougou, que le Roi Mohammed VI est né encore plus au Nord du Burkina, que M. Tony Blair est né plus au Nord du Maroc. Aucune de ces personnes n’a choisi leur lieu de naissance. Pas plus que le Président Nicéphore Soglo n’a choisi de naître à Lomé. Prenons un peu de la hauteur et rendons nous compte à un point donné de la terre, il y aura toujours un autre point plus au Nord. « Elémentaire mon cher Watson ! »

La subdivision "Nord/Sud" du Bénin est purement opportuniste et arbitraire. D'ailleurs, si frontières, il y a, il faudrait que l'on nous dise où elles se trouvent ? A Calavi ou à Zogbodomé ? Mais peut-être est-ce à Paouignan ou à la lisière des Mamelles de Savè ? A moins que ce ne soit juste à l'entrée de Tchaourou? Mais manifestement, personne ne situe cette frontière à Parakou, Djougou, Nikki, Kandi ? À moins que ce ne soit tout simplement Malanville ? Au- delà en effet, il y a le Niger !

Donc, circulez, il n’y a pas de débat quant au fait d’être du « Nord » ou du « Sud ».Pour paraphraser le Président Obama, nous pouvons dire : " Il n'y a pas un Bénin du Nord et un Bénin du Sud; il y a la République du Bénin avec une intégrité de son territoire ".

Cessons donc de distraire l’opinion… Et agissons en Hommes politiques responsables et éthiques. La vie ne s’arrête pas en 2011, ni en 2016, pas plus qu’en 2021. Mais la paix a un prix que seules des ethnies comme les hutus ou les tutsis peuvent comprendre : « On ne connaît l’utilité des fesses que quand vient l’heure de s’asseoir ».

Non M. Toko, ne vous inquiétez pas. Nous ne pensons pas que les porteurs de paroles « patriotes » ont envie d’avoir des comptes à rendre à l’histoire… Nous espérons (supplions) qu’ils ne s’amuseront pas longtemps à titiller de vieux démons.

Sur la question de la religion

Ici aussi, revenir aux fondamentaux, c’est rappeler que le peuple béninois est multiconfessionnel. C’est rappeler que selon le recensement de 2002 les principales religions sont : Chrétiens 42.8% (catholiques 27.1%, célestes 5%, méthodistes 3.2%, autres protestants 2.2%, divers 5.3%), musulmans 24.4%, Vodoun 17.3%, autres 15.5%.
Revenir aux fondamentaux, c'est rappeler 3 articles de la constitution de 1990 :
Art 5. -Les Partis politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent librement leurs activités dans les conditions déterminées par la Charte des Partis politiques.
Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale, de la démocratie, de l'intégrité territoriale et la laïcité de l'Etat.
Art 23. -Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d'opinion et d'expression dans le respect de l'ordre public établi par la loi et les règlements.
L'exercice du culte et l'expression des croyances s'effectuent dans le respect de la laïcité de l'Etat. […]

Ces deux articles consacrent si l’on en doutait, le principe de la «Laïcité de l’Etat», la constitution allant jusqu’à le poser en motif de non révision valable de la constitution :
Art 156. -Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte â l’intégrité du territoire.
La forme républicaine et la laïcité de l'Etat ne peuvent faire l'objet d'une révision.

La laïcité (selon Wikipédia l’encyclopédie notoire en ligne) désigne au sens actuel la séparation du civil et du religieux, et le principe de séparation des pouvoirs politique et administratif de l’État du pouvoir religieux en est une application corollaire. Au sens contemporain, elle est le principe d'unité qui rassemble les hommes d'opinions, religions ou de convictions diverses en une même communauté de vie.

Au Bénin, et nulle part ailleurs, les Présidents élus prêtent serment devant «Dieu » mais aussi devant « les mânes de nos ancêtres ». Les jours fériés concernent la journée des religions traditionnelles, la fête de Pâques, ou encore la fête de Ramadan. Le père Noël amène des cadeaux aux enfants musulmans aussi, de la même façon que le mouton, sacrifice de la fête de Tabaski, fait le bonheur des voisins et collègues chrétiens et autres. Au Bénin, il arrive très souvent de rencontrer dans une même famille des chrétiens, des musulmans et des animistes entretenant, au delà de cette différence, des liens de solidarité très solides.

Le peuple béninois n’a pas eu besoin des politiques pour vivre en bonne intelligence et en bonne communion. Et c’est ce qui nous étonne, en lisant cette phrase que le député Fikara rapporte du Chef de l’Etat : « le pays est en danger parce que Al-Qaïda veut amener un candidat au Bénin en l’occurrence Bio Tchané. Il ne faut jamais qu’un musulman prenne le pouvoir ici au Bénin ». Rappelons ici que les détracteurs d'OBAMA, n'ayant rien à lui reprocher lors des campagnes présidentielles passées, avaient tenté en vain de faire croire à l'opinion publique américaine qu'il est musulman du fait de son prénom Hussein et de surcroît lié à Al-Qaïda.

C'est du déjà vu ces manœuvres politiciennes !

Y aurait-il ici aussi du deux poids deux mesures ? Qu’est-ce qui empêche au Bénin et avec notre constitution, un musulman d’accéder à la magistrature suprême ?

De quel droit taxerait-on quelqu’un de « candidat d’Al-Qaïda », pour le simple fait de « son choix » religieux ? Surtout si l’on sait que très bon pratiquant, M. Bio Tchané, en tout musulman qui se respecte, pratique l’art de la discrétion, de la tolérance. C’est ainsi que même lorsqu’il était ministre, il allait toujours à la prière du vendredi ou des jours de fêtes, sans jamais y aller avec tambour, trompette ou caméra, se contentant de pratiquer sa religion comme tout citoyen lambda. On ne peut pas en dire de même, des messes de remerciement, du l’équipe actuelle au pouvoir, relayées par les organes de presses publics…
Qu’il vous souvienne que le prétendu candidat d’Al-Qaïda a honoré de sa présence, la communauté Nonvitcha. C’était dans une église, à Grand-Popo. Drôle de représentant de Al-Qaïda tout de même… Faudrait-il rappeler que le Président Yayi Boni ne s’est pas déplacé le 10 janvier lors de la fête du Vodoun ?

Non, Encore une fois, nous pensons que le débat, le vrai, n’est pas là ! Nous sommes dans un pays où cela ne dérange personne que l’aéroport s’appelle « Aéroport international Cardinal Bernardin Gantin », où nous circulons sur l’avenue Jean-Paul II. Nous sommes dans un pays où (les plus anciens s’en souviennent encore), le Président Kérékou avait entre temps été converti à l’islam par le Guide Lybien de la révolution. Ils avaient à l’époque, du temps du PRPB, prié ensemble à la mosquée de Joncquet !

Al-Qaïda a bien d’autres chats à fouetter que de s’engager politiquement dans un pays, où nous n’avons même pas de « World Trade Center ».
Ces propos, si tant est qu’ils ont réellement été tenus sont terriblement consternants et affligeants. Ils ne méritaient même pas que l’on si attarde, si ce n’est que c’est là l’occasion pour nous de rendre hommage à nos populations qui, loin d’être dupes, sont réellement laïques, et vivent en bonne intelligence. Et tout cela sur un « ABT » qui n’a même pas encore dit : « Je suis candidat aux présidentielles de 2011 ». Pourquoi tant de panique ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant de mépris ? Pourquoi tant de persécutions ? Pourquoi tant d’acharnements contre ABT ?

Le vrai débat est ailleurs. Lorsque la campagne électorale sera officiellement lancée, il faudra plutôt s’affronter sur des valeurs et des idées.
  • Ces valeurs auront pour nom, la compétence et l’intégrité, la vision et le leadership.
  • Ces idées devront constituer des projets de société cohérents et en phase avec nos réalités profondes.

Heureusement encore que sur certains plans, il existe encore une unanimité. Tout le monde est unanime sur la comptétence de ABT. C’est ainsi, qu’il nous plaît de rappeler ici ces autres propos du président Yayi Boni, tenus au cours d’une interview en Janvier 2008. Interrogé sur ses « sentiments » suite à la nomination du candidat béninois à la tête de la BOAD, M. Boni a confié à Sidwaya (un journal du Burkina Faso) : « Je suis convaincu que Pierre Abdoulaye Bio Tchané, à ce nouveau poste, va continuer de mettre son talent, son professionnalisme au service de la sous-région».
Tenez, on y apprend d’ailleurs que le « candidat d’Al-Qaïda » se prénomme aussi « Pierre »
Décidément, drôle de «militant d’Al-Qaïda». La vérité est que, tolérant, rassembleur et surtout intègre, Abdoulaye Bio Tchané ne peut certes pas être attaqué sur ses qualités et compétences professionnelles. Alors, il faut lui chercher d’autres défauts, comme celui de n’avoir pas choisi de naître au Sud (sacrilège), ou alors d’avoir naturellement l’intelligence, de faire de la question religieuse, une question privée. Exactement comme l’art. 23 de la Constitution le lui permet.
Par la rédaction du site abt2011.com
Ecrit le 27 juin 2009

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ANNEXE

Interview de M. Yayi Boni, président du Bénin : « Nous voulons être un espace d’avenir... »
lundi 21 janvier 2008

Interview réalisée par S. Nadoun COULIBALY (Sidwaya)

S. : Le candidat du Bénin a été choisi pour présider la BOAD. Quels sont vos sentiments suite à cela ?

Y.B. : « Le candidat du Bénin demeure naturellement un serviteur de toute la sous-région. Aujourd’hui l’éradication de la pauvreté est telle que nous sommes condamnés à aller vers les investissements, la mobilisation des ressources. Autant d’attributions qui reviennent à la BOAD.
Lorsque le sommet m’a demandé de proposer quelqu’un je me suis dit que Pierre Abdoulaye Bio-Tchané est une personne indiquée pour ce poste. Son cursus est suffisamment éloquent. Il a roulé sa bosse à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en tant que directeur. M. Bio-Tchané fait partie des meilleurs cadres de cette institution.
Ensuite, il a été promu ministre des Finances avant de rejoindre le poste de directeur du département Afrique au Fonds monétaire international (FMI). Vous comprenez très bien qu’il me revenait de remercier les chefs d’Etat qui ont accepté cette proposition en donnant des instructions au Conseil des ministres pour sa nomination. Je suis convaincu que Pierre A. Bio-Tchané, à ce nouveau poste, va continuer de mettre son talent, son professionnalisme au service de la sous-région. »

http://www.lefaso.net/spip.php?article25145&rubrique62