mercredi 1 septembre 2010

Les vidéos de abt2011 sur Dailymotion

mercredi 18 août 2010

Après la participation de l’opposition à la fête du 15 août : Yayi bientôt à Savalou ?

Les caciques de l’opposition ont pris part à la fête du 15 août à Savalou. Marquant ses adversaires à la culotte, dans les jours à venir, c’est possible de voir le chef de l’Etat descendre sur le même terrain.

L’opposition était en totale démonstration de force, ce dimanche, à Savalou. Le candidat de l’Union fait la nation, Me Adrien Houngbédji, le président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad) et potentiel candidat à la prochaine élection présidentielle au Bénin, Abdoulaye Bio Tchané, les députés rebelles de la mouvance tels que André Dassoundo, Edgar Alia, Amissétou Affo Jobo, Walis Zoumarou étaient aux côtés des populations de la localité pour célébrer avec allégresse la fête du 15 août appelée encore fête de l’igname. Leur présence, comme on pouvait l’imaginer, est hautement stratégique. En termes clairs, ils sont allés à la conquête de cette ville des Collines restée sous la domination du pouvoir en place depuis 2006. Et, certainement, ils doivent avoir les moyens de leur lutte.

De quoi faire peur à la mouvance ? Sûrement oui. Suivant toujours le pas de ses adversaires, il n’est pas exclu de voir le chef de l’Etat à Savalou dans les jours ou semaines à venir. En de pareilles circonstances, les thèmes ne manquent jamais pour voiler l’intention. L’explication de la révolution agricole, la lutte contre la pauvreté à travers les micro-crédits aux plus pauvres ou la moralisation des populations est souvent inventée pour masquer la campagne électorale précoce du gouvernement. Ceci lui permettra de prendre le pouls de la mouvance par la forte mobilisation apparente des femmes, hommes et enfants de la localité. Souvent, les éléments du pouvoir, dans l’intention de cacher l’impopularité du chef de l’Etat sur le terrain, font convoyer par bus des habitants d’autres régions vers les lieux de la mobilisation. C’est encore un exercice à faire par la mouvance.


Tout ceci démontre aisément que l’opposition continue de faire courir le président Boni Yayi. Pour une simple descente d’Abdoulaye Bio Tchané dans le Nord du pays, il y a quelques jours, le chef de l’Etat s’est donné l’obligation de tenir des meetings dans plusieurs localités de la région. Selon les informations, d’autres personnalités politiques proches du régime du Changement ont abandonné leurs fonctions pour des causes purement politiciennes dans le Nord. Par le passé, le président de la République s’est rendu à Grand-Popo qu’il a oublié depuis son élection à la suite de la présence de Bio Tchané à la fête de Nonvitcha en 2009. De même, après la récente tournée de Me Adrien Houngbédji à Adjarra, l’apôtre du Changement n’a pas hésité à lui emboîter le pas. Les exemples de ces sorties du chef du gouvernement sont légion. Tout se passe comme si c’est l’opposition qui détermine ses sorties politiques.

La marche forcée pour rempiler en 2011 doit être la principale raison de ce marquage à la culotte de l’opposition sur le terrain. Comme le dit l’autre : « C’est de bonne guerre ».

Par Jules Yaovi Maoussi

vendredi 13 août 2010

Descente hier du chef de l’Etat dans les rues de Parakou: Boni Yayi sur les traces de Bio Tchané


Toutes nos grilles de lecture de la politique sont devenues obsolètes avec le président de la République. Et son dernier bain de foule à Parakou nous prouve que ça va être amusant les prochaines échéances électorales.

On savait que le passage à Parakou de son challenger Abdoulaye Bio Tchané, il y a une semaine, allait susciter chez lui une pulsion irrésistible mais, on était très loin d’imaginer qu’il allait partir sur les mêmes terrains afin d’exercer son exercice favori de contact humain.
Le bain de foule hier à Parakou contrairement à tout ce que les courtisans ont pu lui dire, laisse transparaître un manque de sérénité dans le camp présidentiel. Alors qu’un chef d’Etat, candidat à sa propre succession devait laisser parler son bilan, Boni Yayi se laisse dicter sa conduite par ses adversaires. Le candidat qui était déjà aux commandes de l’Etat décline un bilan et demande un mandat supplémentaire pour consolider et élargir son action. Les électeurs apprécieront à partir des promesses renouvelées et en fonction de celles qui n’ont pas été tenues. C’est devenu pour le président Boni Yayi, un réflexe pavlovien de réagir à chaque pas posé par ses adversaires. Il faut leur répondre ici et tout de suite sans même se demander ce que les populations, uniques juges du jeu politique, pensent de cette attitude. Au lieu de se perdre dans les tours et autres détours, Boni Yayi gagnerait à mettre fin aux subterfuges suicidaires du dilatoire. S’il veut rempiler, il doit au moins cacher son penchant naturel de l’improvisation qui est l’un des traits caractéristiques de sa gouvernance. Les Béninois n’ont que faire d’une politique tape-à-l’œil.

Angelo DOSSOUMOU S.
FRATERNITE 13/08/10

mardi 15 juin 2010

Mobilisation pour la présidentielle 2011 : La nébuleuse ABT se dévoile

Longtemps considérés comme des mutants non identifiables, les partisans de Abdoulaye Bio Tchané (ABT) ont décidé à présent d’agir à visage découvert pour la conquête du pouvoir en 2011.

A moins de six (6) mois de 2011, les partisans d’ABT ont décidé de passer à une stratégie offensive. Ils veulent agir au grand jour, sortir des couvents politiques pour donner l’assaut final. Dans les tout prochains jours, un minimum de 27 députés entendent se mettre ensemble à l’Assemblée Nationale pour constituer le groupe parlementaire ABT. Un regroupement qui viendra sonner le glas de la mouvance parlementaire au Palais des gouverneurs. Les prévisions les plus optimistes donne 5 députés au chef de l’Etat d’ici la fin de son mandat, «Il n’aura même pas de quoi former un groupe parlementaire pour le soutenir dans la bataille de la Cena et même pour le vote des lois électorales» prévient un député Fcbe qui depuis bien longtemps a pris ses distances vis-à-vis de la majorité présidentielle. Le président de la BOAD est en passe de se retrouver avec le soutien du plus grand groupe parlementaire à Porto-Novo.

Sur les 3 mois à venir, plus d’une vingtaine de partis politiques tiennent leurs assises statuaires. Ils vont en congrès, pour la plupart, adouber Bio Tchané pour la présidentielle de 2011.

Sur le terrain, on dénombre plus d’une certaine de mouvements de jeunes et d’associations de femmes qui travaillent activement sur le terrain pour susciter et soutenir sa candidature. Ces mouvements et associations actuellement se mettent en coalitions et en alliances pour mieux coordonner, leur action sur le terrain. Ils se mettent sous une même direction opérationnelle afin de quadriller le terrain dans un mouvement d’ensemble. Ils déclinent leur organisation sur toute l’étendue du territoire nationale, en manifestant leur présence dans les villages et les hameaux les plus reculés du pays sans tambour ni trompette. Il faut souligner qu’à l’heure actuelle, qu’il n’y a pas cette commune, cet arrondissement, ce village ou quartier de ville dont un représentant n’ait pas eu des entretiens à Lomé avec le président Abdoulaye Bio Tchané.

Au sein même de l’exécutif, la nébuleuse ABT a ses ramifications. Il se trouve des anciens ministres et même des ministres encore en fonction qui n’attendent que le lancement officiel de la campagne électorale pour jeter les masques.

Joris Chabi

Par Le Nouvel Etalon - 09/06/2010

lundi 15 février 2010

La fraude pédagogique… | Editorial de Arimi Choubade


Regardez ce qui peut vous arriver si vous maintenez la guérilla autour de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) version Yayi-Quenum ! Une véritable providence, les reprises partielles des municipales 2 ans après la date officielle du scrutin. Plus aucun secret désormais sur les acrobaties imaginables et inimaginables à partir des fichiers électoraux. Le secrétariat administratif permanent de la Commission électorale nationale autonome (Sap/Cena) entièrement sous botte émergente se délecte chaque week-end à étaler toute la panoplie de la supercherie aux urnes, consciemment ou inconsciemment. Tchoco tchoco de Missrété, Rdl de Ouidah, Psd du Couffo, Rb d’Agbangnizoun en connaissent un brin : du dédoublement des listes électorales à la non fiabilité du matériel de vote en passant par la permutation des électeurs ou le désordre dans la distribution des cartes d’électeur. Juste un brin. A eux d’accepter la Lépi, sans condition, même celle à marche forcée imposée par l’attelage Yayi-Quenum. Au risque d’assister aux miracles inespérés de l’Etat-Fcbe à chaque reprises d’élection sous la coupe de la dame du Sap/Cena.

Les fantasmes provoqués à la Marina par les résultats inespérés des listes Fcbe enchantent également les courtisans. Damer le pion à la Rb dans son antre du zou, au Prd dans l’Ouémé, au Madep dans le Plateau. La félicité à portée de main pour le docteur-président en 2011. Tout marcherait donc sur du vernis dans le pays, très satisfait des micro-finances au plus pauvres instrumentalisés par quelques profiteurs ; de l’école gratuite sans subventions efficientes à la base de la désorganisation du système scolaire ; de la césarienne gratuite qui n’empêche pas la persistance des mères-prisonnières dans les maternités publiques. Dès que des élus tombent dans l’escarcelle de l’Etat-Fcbe dans une localité à priori hostile, cela offre des possibilités de strapontin à des gourous locaux, qu’importe la manière. La manœuvre reflète une double utilité : des arguments aux courtisans revendicateurs d’audience populaire en terrain miné ; une légitimation de la réalisation expresse de la Lépi conformément à la promesse du chef de l’Etat de ne pas tenir la présidentielle de 2011 sans cet instrument.

Tant mieux si les miracles de Léa Hounkpè et la substitution du secret des urnes à celui des délibérés de la Cour suprême participent à rassurer Yayi. Pas sûr en revanche que le président de la prochaine Cena consente à recevoir ses ordres de la Marina comme ferait Léa Hounkpè. La configuration de l’Assemblée nationale depuis le rejet du projet de budget 2010 avec l’aide de députés de la mouvance présidentielle ne plaide pas en faveur de l’Etat-Fcbe en ce qui concerne le contrôle de la Cena 2011. Les risques sont énormes de voir la structure tombée sous la coupe des partisans du changement de chauffeur avec retrait du permis de conduire en 2011. Inutile alors de compter sur des prestidigitations électorales à la manière des reprises de Léa Hounkpè. Rien ne garantit, en outre, que le chantage autour de la Lépi grâce aux actions conjuguées du Sap/Cena et de la Cour suprême parvienne à bout de la fronde parlementaire. En 2011, le juge électoral, la Cour constitutionnelle ne saurait disposer de plus de 10 jours pour rendre son verdict à l’issue du premier tour quel que soit le degré de loyauté et de reconnaissance de ses membres envers celui qui les a mis là. Le second tour est souvent plus expéditif. Trop court pour atteindre les records de la dame du Sap/Cena. La pédagogie de la fraude aurait alors fait pschitt ! A moins pour le pouvoir de battre le rappel des supplétifs, manifestants braillards, auteurs de vandalisme, de violences à l’occasion de l’installation de certains conseils municipaux non émergents à la date prévue par la loi en 2008.

De la pédagogie de la fraude à la pédagogie insurrectionnelle.

Arimi Choubadé

Rédigé le 15 février 2010 : http://arimi.freehostia.com/spip.php?article663

jeudi 4 février 2010

Lettre ouverte à Boni Yayi sur la gestion du Bénin: Roger Gbégnonvi avoue sa déception du Changement


Excellence Monsieur le Président de la République,

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir » (Matthieu, 3/17). Une transposition qui induit, malheureusement, le mélange des genres et comme une banalisation des textes sacrés, me permet néanmoins d’affirmer que l’onction reçue par Jésus¬-Christ à son baptême et lors de la Transfiguration sur le Mont Thabor (id., 17/5) ressemble ¬mutatis mutandis donc – à celle que le peuple béninois vous a conférée en mars-avril 2006. Les 34% du premier tour ont conduit presque naturellement au 75% du second tour. Les ethnies réunies et les partis réunis vous ont désigné comme l’homme de la situation, le « Fils bien-aimé » devant prendre la tête de notre marche vers la terre promise de l’homme nouveau, où nous avons décidé nous-mêmes d’aller. Et si j’en crois des sondages d’opinion, qui ont circulé sous le manteau, nous étions, trois mois après votre prestation de serment, plus de 80% de la population à voter pour vous dès le premier tour. Unanime Dimanche des Rameaux, enthousiasme et ferveur populaires pour vous consacrer en votre mission. Car une onction, c’est toujours pour une mission. Et la vôtre était de conduire le Bénin vers l’unité et vers l’éradication de l’impunité afin que cesse la corruption endémique et qu’adviennent la nation et la moralisation de la vie publique. Et le peuple, conscient de la difficulté de la double mission, s’était mis spontanément à votre disposition pour vous aider.

Je me rappelle le témoignage de ce jeune homme, spécialiste, comme beaucoup d’autres, des petites « affaires » avec le Nigeria voisin. Nous sommes au CIC, à une conférence sur le thème de la lutte contre la corruption. A l’heure des questions, le jeune homme confie au public une étrange difficulté devenue la sienne. Depuis le 6 avril 2006, il n’arrive plus à rien faire passer en fraude. Les douaniers, ses complices d’hier, sont devenus méfiants et lui imposent de payer normalement toutes les taxes au motif que « c’est le changement » et qu’ils ne veulent pas d’histoire. Et le jeune homme de conclure, à la surprise générale: « C’est très dur pour moi, mais c’est très bien pour le pays. Je soutiens le changement ». N’ a été longuement ovationné par la salle.

Je me rappelle le témoignage de ce jeune médecin, habitué à faire en taxi le trajet Cotonou-Dassa-Cotonou. Il s’étonne du relèvement sensible et inopiné du tarif. Le chauffeur de circonstance lui explique calmement qu’à cause du changement, leur syndicat a interdit toute surcharge mais les a autorisés à récupérer honnêtement le manque à gagner en augmentant légèrement les tarifs. Dont acte. Honnêtement…à cause du changement.

Les deux témoignages tiennent à l’intérieur du laps de temps des six premiers mois de votre avènement à la Présidence de la République. Enthousiasme et ferveur populaires. Le peuple béninois était au rendez-vous du changement voulu par lui-même et qu’il venait de vous charger de conduire à bon port. Aujourd’hui, il y a fort à parier que le jeune homme a repris ses combines avec les douaniers revenus à la norme du vieil homme, et que le taximan sur le trajet Cotonou-Dassa-Cotonou a renoncé à l’onéreuse honnêteté de la non surcharge. Et tous disent, chacun à sa manière: « Bof! C’était du bluff, son changement. Comme toujours ! » Oui, Monsieur le Président, partout aujourd’hui, au Bénin, on fait l’état des lieux de l’échec du changement, et l’on vous rend responsable de cet échec, sur le front de l’unité nationale comme sur le front de la lutte contre la corruption qui passe par l’impunité zéro.

Sur le front de l’unité nationale, je ne sache pas que vous ayez blâmé officiellement
votre ministre qui est allé tenir à Dassa des propos qui font gravement entorse à notre marche vers l’unité. Quelle idée, en effet, de faire de la cité mariale la chasse-gardée électorale d’un seul Béninois, vous, en l’occurrence! Je ne sache pas non plus que vous vous soyez démarqué
officiellement de ce député, qui vous soutient, et qui a parcouru triomphalement pendant des
jours une partie du pays en y tenant de graves propos à l’encontre de l’unité nationale. Quelle
idée, en effet, d’opposer entre elles deux régions du pays en allant insinuer chez l’une que
l’autre a suscité la candidature du Béninois Untel pour torpiller une autre candidature, la vôtre en l’occurrence! A mon humble avis, vous avez obligation de désavouer officiellement votre ministre, parce que l’article 41 de la Constitution fait de vous l’incarnation de l’unité nationale, obligation également de vous démarquer officiellement du député divisionniste, parce que l’article 80 de la Constitution fait de hu « le représentant de la Nation toute entière ». Infidélité à vos promesses? Voire. Mais de grâce, pas d’infidélité à la Constitution!

Il me semble également qu’en portant de 12 à 29 le nombre de départements pour faire plaisir à des mécontents, vous attisez le régionalisme au lieu d’aider à son atténuation pour nous conduire lentement mais sûrement à son extinction en vue de l’avènement de la nation. Vous voyez d’ailleurs que les populations vous prennent au mot et que chaque commune ou municipalité se sent désormais une vocation à devenir chef-lieu de département, quitte à vider de son sens la notion de département, qui est une notion foncièrement unificatrice.

En quarante-neuf ans d’indépendance, et parce que j’étais jeune adolescent le 1er août 1960, j’ai tout vu et tout vécu, si j’ose dire, au moins par personnes interposées, de l’histoire politique post-coloniale de notre pays, notamment en matière de menaces sur l’unité nationale. Nous avons traversé moult tempêtes en faisant toujours très attention à ce que le navire, à bord duquel nous sommes tous embarqués, sorte indemne des eaux. Il a fallu votre avènement à la Présidence de la République pour que de nombreux Béninois se mettent à craindre la guerre civile pour 2011, voire à l’envisager ouvertement comme thérapie de choc pour sortir de la situation politique installée par vous depuis trois ans, situation politique jugée insupportablement délétère.

Et pour alimenter cette angoisse, une rumeur insupportable court depuis quelque temps déjà: à deux reprise au moins, dans des cercles très fermés, vous auriez dit en substance que si les gens [de telle région du Bénin] veulent la guerre, ils l’auront, mais que vous ne serez pas le premier à mourir. Les mauvaises langues vous auront-elles prêté ces propos inadmissibles de la part d’un Chef d’Etat? Pourquoi n’ont-elles jamais rien prêté de tel à aucun de vos prédécesseurs? « On ne prête qu’aux riches », et vous avez dû vous montrer apte à ce prêt.

Sur le front de la lutte contre la corruption, et malgré la célèbre « marche verte » du début flamboyant (mais trompeur) de votre présidence, j’ai beau scruter l’horizon, je ne vois rien venir. Et n’est-ce pas précisément parce qu’ils ne voyaient rien venir sur le front de la lutte contre la corruption, contrairement à leur attente et à vos promesses, que les acteurs des deux témoignage cités plus haut ont baissé les bras et ont recommencé à mettre la main à la triste besogne dont ils voulaient bien se corriger? Hélas, celui qui devait donner le signal du départ est resté silencieux. Vous êtes resté ambigu et comme consentant.

Pour m’assurer que nous ne nous étions quand même pas trompés, au moins sur la forme, j’ai repris et relu votre » Agenda pour un Bénin nouveau », le programme politique du
candidat Boni Yayi, programme qui nous a soulevés d’enthousiasme et de ferveur, programme auquel nous avons adhéré en 2006 dans un élan d’espérance rare dans notre histoire post-coloniale. Au chapitre « Gouvernance » notamment, vous avez dit tout ce que nous voulions entendre et voir mettre en pratique: « Je veux constituer autour de moi, pour diriger les affaires publiques, une équipe d’hommes et de femmes de grande qualité, réputés
pour leur patriotisme et leur compétence, enclins à la vertu, responsables et intègres et aptes à servir le pays avec humilité et abnégation. » (p.19) Je voudrais vous rappeler que tout ce passage, comme certains autres, a été rédigé en caractères gras pour retenir l’attention comme faisant partie des traits essentiels de votre action politique à venir. Or le moins que l’on puisse dire est qu’il y a loin de la coupe à la lèvre, que les gens vertueux n’ont jamais brillé par leur nombre dans les rangs de vos collaborateurs et que, plus le temps passe, moins il y en a autour de vous. Le Bénin manquerait-il à ce point « d’hommes et de femmes de grande qualité…, enclins à la vertu… » ? Je pense que non. C’est plutôt vous qui donnez le sentiment de préférer travailler avec les gens qui ont les mains sales ou qui se les salissent sans scrupule.

Et je fais partie de ceux qui tiennent pour un affront à notre volonté de lutte contre la corruption le fait que la grande coalition FCBE, qui vous soutient, comprenne des parlementaires qui pourraient avoir des comptes à rendre à la justice de notre pays pour leur gestion à la tête de telle de ses sociétés d’Etat. Il ne dépend pas de vous qu’ils soient parlementaires et couverts par l’immunité, mais il dépend de vous qu’ils soient membres de la mouvance présidentielle et vous soutiennent. Et comment pourriez-vous lutter contre l’impunité quand vous êtes porté par de possibles justiciables qui, en plus de l’immunité parlementaire, profitent de votre protection personnelle pour ne jamais être mis en examen ? Je suis, je le répète, de ceux qui ne s’y retrouvent pas: nous voulons l’impunité, or sous nos yeux et sous votre règne l’impunité prospère.

Et comment l’impunité ne prospérerait-elle pas sous votre règne? Dans votre « Agenda pour un Bénin nouveau », vous avez promis qu’à effet de la lutte contre la corruption, « sera proposée une loi sur l’enrichissement illicite, rendant imprescriptibles les crimes économiques » (p. 21). Je ne sache pas que cette loi ait jamais été proposée et que vous et vos soutiens au parlement ayez œuvré pour qu’elle soit adoptée. C’est, du reste, cohérent, cette infidélité à la parole donnée, cohérent compte tenu de ce qui précède, compte tenu du fait que vous vous laissez porter par des gens qui ont peut-être des crimes économiques à se reprocher. Sans une telle loi, vous le savez pourtant, la corruption et l’impunité ont de beaux jours devant elles pour le plus grand malheur de notre pays.

Excellence Monsieur le Président de la République, c’est un homme profondément déçu qui s’ouvre amicalement à vous en prenant, pour vous parler, quelques exemples sur les deux seuls ftonts de l’unité nationale et de la lutte contre la corruption. Je suis profondément déçu parce que je vous ai ardemment soutenu. Aujourd’hui, au fond de l’amertume avec beaucoup d’autres, je me dis souvent « ce n’est pas vrai, il ne peut pas nous faire ça ! », et je suis infiniment peiné de devoir me convaincre, tant les faits sont établis, que vous nous avez trompés. Le « ça va changer », auquel nous avons cru et adhéré parce que nous le voulions de tout notre vouloir, n’aura jamais été que slogan et vaine promesse électorale. Aujourd’hui sous votre règne, au mois d’août 2009, aujourd’hui plus qu’hier, le peuple béninois est en crise et en recul par rapport à son désir d’unité et par rapport à sa volonté d’en finir avec l’impunité qui fait le lit de la corruption, génératrice des maux que vous savez. Votre valse hésitation entre remaniement ministériel raté, un peu de limogeage ici, une touche de permutation là-bas et une pincée de suspension plus loin, constitue un aveu d’échec et d’impuissance. Il n’y a pas de vision, nous ne savons pas où vous nous menez. Le changement, sous votre égide, a échoué. Nous devons recommencer à zéro. Etes-vous capable de reprendre la main, capable de redevenir l’homme de la situation? Vous seul pouvez répondre à la question.

Pour ce qui nous concerne, « le messie viendra le lendemain de sa venue. », c’est-à¬dire que nous n’avons pas le droit de renoncer à l’espoir, espoir tenace, actif et proactif, exigé par l’urgence de la tâche de redressement de notre pays. Et nous voici donc toujours déjà en quête du Béninois ou de la Béninoise qui, au sommet de l’Etat béninois, cultivera, pour l’exemple et pour la bonne gouvernance, la « vertu politique », selon Montesquieu, vertu politique du respect des textes et du respect des promesses. Notre quête, je le sais, sera couronnée de succès.

Respectueusement et patriotiquement vôtre,


Roger Gbégnonvi

Publié le 05 août 2009 par l'Evénement Précis
http://levenementprecis.com/index.php/2009/08/05/lettre-ouverte-a-boni-yayi-sur-la-gestion-du-benin-roger-gbegnonvi-avoue-sa-deception-du-changement/

Présidentielles 2011 : La jeunesse d’Abomey-Calavi mise sur ABT

L’alternative Abdoulaye Bio Tchané (ABT) pour présider aux destinées de notre pays à partir de 2011 fait des émules auprès de la jeunesse de la commune d’Abomey-Calavi. Mercredi dernier, ils étaient des centaines à se retrouver à Ovitev sur l’initiative de Aristide Bassa pour susciter et soutenir la candidature de ABT, l’actuel président de la Banque ouest africaine de développement (Boad). A l’occasion de cette rencontre, ces jeunes venus de tous les arrondissements d’Abomey-Calavi et majoritairement des étudiants et élèves ont échangé sur ce que pourrait gagner la jeunesse en soutenant ABT, les ambitions de ce dernier et les raisons qui le poussent à se lancer dans la course à la Marina en 2011. A ces différentes questions, les plus acquis à la candidature de ABT en 2011, ont apporté des éclaircissements tout en se réservant de donner des précisions. Cependant, on peut noter de leurs différentes réponses que ABT est un homme de parole et que sa devise est la discipline, le consensus et le travail.

La rencontre des jeunes du mercredi dernier à Abomey-Calavi en faveur de la candidature de ABT vient après celle du 13 décembre 2009 à Bohicon et toujours sur l’initiative de Aristide Bassa.

« Bonne et heureuse année à tous les Béninois »

A noter qu’en cette veille de la nouvelle année, le joker de la jeunesse d’Abomey-Calavi pour les présidentielles de 2011 n’a pas manqué de présenter ses meilleurs vœux de bonne et heureuse année 2010 de santé, de bonheur, de réussite, de longévité et de réussite au peuple béninois :

« je vous présente mes vœux de santé de bonheur de réussite et de longévité. J’implore sur notre pays et sur nous tous, la bénédiction du Seigneur. Grâce à l’effort de tous notre pays le Bénin doit reprendre le chemin de la vérité de la responsabilité et de l’espérance. Permettez-moi ici de vous dire toute ma foi en l’avenir et en chacun de nous. Bonne et heureuse année 2010 à toutes et à tous. »

Angelo DOSSOUMOU

Fraternité : 30-12-2009 - http://yesouikend.com/fraternite/spip.php?article4981

jeudi 14 janvier 2010

Editorial: La Liste électorale permanente informatisée en danger


Les incertitudes s’accumulent autour de la réalisation de la liste électorale permanente informatisée (LEPI). La semaine dernière, la volonté d’ouverture du Chef de l’Etat a fini par se concrétiser par la rencontre des différents acteurs du processus de la LEPI, sans que pour le moment aucune décision ne soit prise. Pour le moment en effet, les consultations engagées avec les acteurs ont accouché de quelques propositions dont celles de l’Union fait la Nation (UN) qui souhaite une pause pour permettre de corriger les éventuelles erreurs. La trêve souhaitée est pratiquement une exigence, d’autant qu’elle a été assortie de menaces d’abrogation de la loi sur la LEPI si la proposition faite n’était pas prise en compte. Il faut même se demander si ce n’est pas la perspective de ce bras de fer parlementaire qui a fait plier le Chef de l’Etat. Car, tant que l’opposition pouvait critiquer la gestion faite par Epiphane Quenum, superviseur général de la Commission politique de supervision de la LEPI (CPS-LEPI), elle n’était écoutée que d’une oreille distraite par le pouvoir. Dès qu’elle a brandi la menace de l’abrogation, le Chef de l’Etat s’est empressé d’engager la grande consultation devant sauver les meubles. En sachant pertinemment que la majorité parlementaire est bien capable de mettre à exécution ses menaces. Le rapport de force tourne à l’avantage de l’opposition, au point qu’Epiphane Quenum n’hésite plus à mettre de l’eau dans son vin en reconnaissant qu’il faut désormais appliquer la loi sur la LEPI en respectant les susceptibilités des uns et des autres. Le langage radical qu’on lui connaissait est désormais retombé pour laisser place à un discours plus conciliant montrant qu’il a pris conscience des risques de dérapage et même d’arrêt tout court du processus.

Tout compte fait, la LEPI dépouillée de toute manipulation et souhaitée de tous ne peut être le fruit des compromissions présidant autrefois à la mise en place des listes électorales. Et la question se pose de savoir si les compromis politiques qui profilent à l’horizon peuvent permettre de sauver à la fois le consensus politique et la crédibilité de la liste elle-même. Le véritable goulot d’étranglement reste la qualité des agents (cartographes, recenseurs et autres) recrutés non pas par la MIRENA comme prévu par les textes, mais par la CPS. D’où la méfiance de l’opposition sans doute échaudée elle-même par les vieilles pratiques aujourd’hui décriées. Le compromis et le consensus souhaités devraient permettre de mettre fin aux tripatouillages. Mais le consensus dans la manipulation est la négation même de la LEPI et la continuation tranquille de tout ce qui, jusqu’aujourd’hui, a fait de nos consultations électorales des sommets de tricherie et d’hypocrisie joyeuse. Autant attendre alors 2016 ou 2021 pour opérer une réforme qu’autour de nous la plupart des Etats engagent déjà. Mais en même temps que fuit devant nous la perspective d’une informatisation salutaire, les risques d’implosion s’accumulent.

La LEPI est en effet une chance pour la présidentielle de 2011. Les enjeux colossaux de cette consultation la rendent dangereuse à plus d’un titre. Toute liste électorale confectionnée dans les conditions artisanales que l’on sait, ouvrirait un champ de contestations qui pourraient vite devenir ingérables dans le cas où le principal plaignant serait le Président de la République lui-même. Ce n’est qu’un secret de Polichinelle : il s’accrochera à son fauteuil. Même en cas d’alternance incontestable, il pourra toujours revendiquer son maintien en excipant de la qualité médiocre du fichier électoral. Dans ces conditions, qui donc a plus intérêt à ce que la LEPI se concrétise ? C’est bien l’opposition.

Elle devra mettre en œuvre désormais les ressources de son intelligence pour qu’advienne une LEPI véritable et non la pâle copie dont pourrait accoucher un consensus bancal. Les atermoiements actuels du pouvoir, les menaces d’aujourd’hui ont le tort de retarder le processus alors que le temps joue contre la réalisation d’une LEPI sérieuse avant les échéances électorales prochaines. Car le temps n’attend pas.

Olivier ALLOCHEME

Publié le 13 janvier 2010 - L'Evénement Précis

http://levenementprecis.com/index.php/2010/01/13/editorial-la-liste-electorale-permanente-informatisee-en-danger/