mercredi 18 août 2010

Après la participation de l’opposition à la fête du 15 août : Yayi bientôt à Savalou ?

Les caciques de l’opposition ont pris part à la fête du 15 août à Savalou. Marquant ses adversaires à la culotte, dans les jours à venir, c’est possible de voir le chef de l’Etat descendre sur le même terrain.

L’opposition était en totale démonstration de force, ce dimanche, à Savalou. Le candidat de l’Union fait la nation, Me Adrien Houngbédji, le président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad) et potentiel candidat à la prochaine élection présidentielle au Bénin, Abdoulaye Bio Tchané, les députés rebelles de la mouvance tels que André Dassoundo, Edgar Alia, Amissétou Affo Jobo, Walis Zoumarou étaient aux côtés des populations de la localité pour célébrer avec allégresse la fête du 15 août appelée encore fête de l’igname. Leur présence, comme on pouvait l’imaginer, est hautement stratégique. En termes clairs, ils sont allés à la conquête de cette ville des Collines restée sous la domination du pouvoir en place depuis 2006. Et, certainement, ils doivent avoir les moyens de leur lutte.

De quoi faire peur à la mouvance ? Sûrement oui. Suivant toujours le pas de ses adversaires, il n’est pas exclu de voir le chef de l’Etat à Savalou dans les jours ou semaines à venir. En de pareilles circonstances, les thèmes ne manquent jamais pour voiler l’intention. L’explication de la révolution agricole, la lutte contre la pauvreté à travers les micro-crédits aux plus pauvres ou la moralisation des populations est souvent inventée pour masquer la campagne électorale précoce du gouvernement. Ceci lui permettra de prendre le pouls de la mouvance par la forte mobilisation apparente des femmes, hommes et enfants de la localité. Souvent, les éléments du pouvoir, dans l’intention de cacher l’impopularité du chef de l’Etat sur le terrain, font convoyer par bus des habitants d’autres régions vers les lieux de la mobilisation. C’est encore un exercice à faire par la mouvance.


Tout ceci démontre aisément que l’opposition continue de faire courir le président Boni Yayi. Pour une simple descente d’Abdoulaye Bio Tchané dans le Nord du pays, il y a quelques jours, le chef de l’Etat s’est donné l’obligation de tenir des meetings dans plusieurs localités de la région. Selon les informations, d’autres personnalités politiques proches du régime du Changement ont abandonné leurs fonctions pour des causes purement politiciennes dans le Nord. Par le passé, le président de la République s’est rendu à Grand-Popo qu’il a oublié depuis son élection à la suite de la présence de Bio Tchané à la fête de Nonvitcha en 2009. De même, après la récente tournée de Me Adrien Houngbédji à Adjarra, l’apôtre du Changement n’a pas hésité à lui emboîter le pas. Les exemples de ces sorties du chef du gouvernement sont légion. Tout se passe comme si c’est l’opposition qui détermine ses sorties politiques.

La marche forcée pour rempiler en 2011 doit être la principale raison de ce marquage à la culotte de l’opposition sur le terrain. Comme le dit l’autre : « C’est de bonne guerre ».

Par Jules Yaovi Maoussi

vendredi 13 août 2010

Descente hier du chef de l’Etat dans les rues de Parakou: Boni Yayi sur les traces de Bio Tchané


Toutes nos grilles de lecture de la politique sont devenues obsolètes avec le président de la République. Et son dernier bain de foule à Parakou nous prouve que ça va être amusant les prochaines échéances électorales.

On savait que le passage à Parakou de son challenger Abdoulaye Bio Tchané, il y a une semaine, allait susciter chez lui une pulsion irrésistible mais, on était très loin d’imaginer qu’il allait partir sur les mêmes terrains afin d’exercer son exercice favori de contact humain.
Le bain de foule hier à Parakou contrairement à tout ce que les courtisans ont pu lui dire, laisse transparaître un manque de sérénité dans le camp présidentiel. Alors qu’un chef d’Etat, candidat à sa propre succession devait laisser parler son bilan, Boni Yayi se laisse dicter sa conduite par ses adversaires. Le candidat qui était déjà aux commandes de l’Etat décline un bilan et demande un mandat supplémentaire pour consolider et élargir son action. Les électeurs apprécieront à partir des promesses renouvelées et en fonction de celles qui n’ont pas été tenues. C’est devenu pour le président Boni Yayi, un réflexe pavlovien de réagir à chaque pas posé par ses adversaires. Il faut leur répondre ici et tout de suite sans même se demander ce que les populations, uniques juges du jeu politique, pensent de cette attitude. Au lieu de se perdre dans les tours et autres détours, Boni Yayi gagnerait à mettre fin aux subterfuges suicidaires du dilatoire. S’il veut rempiler, il doit au moins cacher son penchant naturel de l’improvisation qui est l’un des traits caractéristiques de sa gouvernance. Les Béninois n’ont que faire d’une politique tape-à-l’œil.

Angelo DOSSOUMOU S.
FRATERNITE 13/08/10