mercredi 30 septembre 2009

Bénin : Les indicateurs macroéconomiques au rouge, le Fmi au secours

La trésorerie publique est sous tension. Les indicateurs macroéconomiques sont vraiment au rouge. Ces réalités que le gouvernement du Dr Boni Yayi refuse de reconnaître ne sont plus aujourd’hui à voiler. Le rapport 2010 de Doieng Business l’a révélé. Le rapport que vient de pondre une mission du Fonds monétaire international en fin de séjour officiel au Bénin le confirme davantage.

boni yayi internetMalgré la présence à la tête de l’Etat de banquiers et d’économistes chevronnés, le Bénin peine à retrouver ses marques depuis bientôt trois ans. Aujourd’hui en effet, les indicateurs macroéconomiques sont au rouge et si rien n’est fait pour renverser la tendance, ce n’est que le pire qu’on pourrait constater. L’analyse de la situation fiscale du Bénin faite par une mission du Fmi conduite par M. Joannes Mongardini qui a séjourné à Cotonou du 14 au 28 septembre 2009 montre tout simplement qu’il y a des problèmes. Cette analyse révèle que la situation fiscale du Bénin s’est détériorée pendant le premier semestre de l’année 2009. Les recettes publiques ont été en deçà des attentes, reflétant principalement la baisse des recettes douanières liées au ralentissement des importations et du recouvrement des impôts. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les dépenses publiques ont connu des dépassements en raison des montants plus élevés des primes aux fonctionnaires et un report des engagements de dépenses en capital. La crise mondiale aurait aussi eu un effet défavorable sur les perspectives à court terme du Bénin. Ainsi, le Pib réel devrait ralentir à 2,5 % en 2009 comparativement à 5 % en 2008 à la suite d’une baisse significative de la production de coton et du commerce avec les pays voisins. S’il est vrai que l’inflation s’est décélérée, il n’est pas moins évident que le déficit du compte courant extérieur, hors don, devrait se creuser pour atteindre environ 13 % du Pib parce que l’amélioration des termes de l’échange a été plus que compensé par la baisse des exportations du coton.


Face à cette situation, la mission conduite par M. Joannes Mongardini a suggéré au gouvernement du Dr Boni Yayi de poursuivre les réformes engagées au niveau de l’administration fiscale et douanière. S’agissant des dépenses publiques, des solutions devront être trouvées pour contenir les primes, indemnités et autres avantages, a indiqué la mission du Fmi. Des recommandations qui n’auront aucune chance d’être appliquées pour la simple raison que le Chef de l’Etat n’est vraiment pas prêt. On se rappelle de sa dernière rencontre avec les responsables de l’administration douanière. Il lui a été clairement signifié que le fait de positionner les douaniers patriotes aux importants postes n’est pas pour améliorer les recettes douanières car ils se croient tout permis au point où le travail n’est pas fait avec la rigueur et le professionnalisme requis. Même dans le lot il y en a qui n’ont pas encore l’expérience professionnelle nécessaire pour occuper certains postes stratégiques. Ces remarques n’ont pas été prises en compte jusqu’à ce jour. Aujourd’hui les conséquences sont là. Le rapport du Fmi n’a certainement pas voulu aller dans les détails. Car, ce qui plombe l’économie béninoise, c’est aussi la politisation à outrance de son administration et les nombreuses dépenses de frivolité du gouvernement qui ne tiennent pas compte souvent des réalités de la trésorerie publique. Alors que les recettes publiques chutent et qu’on en est conscient, pourquoi augmenter les dépenses ?

Affissou Anonrin
29 septembre 2009 par La Presse du Jour : http://www.lapressedujour.net/?p=3350

mardi 29 septembre 2009

Cacophonie dans la gestion de la candidature de Nouréni Tidjani Serpos à l’Unesco: Victor Topanou contredit Jean Marie Ehouzou


Le garde des sceaux, ministre de la justice de la législation, des droits de l’homme, porte parole du gouvernement, Victor Topanou a fait sa rentrée médiatique hier jeudi, dans la salle de conférence de son ministère. Occasion pour lui de revenir sur certains points de l’actualité dont notamment la gestion de la candidature de Nouréni Tidjani Serpos, au poste de directeur général de l’Unesco. Il ressort de son intervention qu’il s’est mis en contradiction avec les déclarations de son collègue des affaires étrangères.
Le gouvernement béninois a apporté un soutien sans faille à la candidature de Nouréni Tidjani Serpos, dans sa course vers la direction générale de l’Unesco. C’est ce qui ressort de l’intervention du garde des sceaux, ministre de la justice de la législation, des droits de l’homme, porte parole du gouvernement, Victor Topanou hier jeudi face à la presse. Des allégations qui vont totalement contre les déclarations du ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Béninois de l’extérieur, Jean Marie Ehouzou qui estime pour sa part que l’échec du Béninois est dû au retard dans le démarrage de sa campagne. Ce qui du coup crée une grande confusion autour de la gestion faite de ce dossier qui n’a fait qu’humilier le Bénin sur le plan international, et a créé une situation plutôt conflictuelle entre le Bénin et l’Egypte d’une part, et d’autre part, entre le Bénin et l’Union africaine. En effet, nombreux sont les Béninois qui se sont étonnés de voir le Bénin présenter un candidat, alors que l’Union africaine avait déjà choisi le sien en la personne de l’ancien ministre égyptien Hosni. Et tout naturellement, le Béninois sans grande surprise a essuyé un échec des plus cuisants, qui l’a poussé à retirer sa candidature avant même la fin du scrutin. Pour tenter de justifier ce qu’il convient de qualifier d’injustifiable, le patron de la diplomatie béninoise, Jean Marie Ehouzou, n’a trouvé aucune autre explication que d’évoquer le retard qu’a connu le démarrage de la campagne du représentant béninois par rapport aux autres. Déplorant ainsi, implicitement la réaction tardive du gouvernement qui certainement n’a pas mis les moyens à sa disposition. Mais à la grande surprise, intervenant hier sur la même question, son collègue de la justice, porte parole du gouvernement trouve que le gouvernement a été parfait dans la gestion de la campagne de Nouréni Tidjani Serpos n’a donc rien n’a se reprocher dans son échec. Cette contradiction entre les deux ministres montre à bien des égards, la cacophonie qui a caractérisé la gestion de ce dossier. Et du coup, elle donne raison a ceux qui accusent le gouvernement d’avoir abandonné le candidat béninois au début des campagnes. De l’autre côté, elle confirme l’imbroglio toujours reproché au régime du Changement dans sa manière de gérer les affaires sensibles de l’Etat. Outre ce dossier, le ministre de la justice s’est aussi prononcé sur l’affaire relative à l’incarcération du maire de Dangbo, Clément Gnonlonfoun. Sur la question, le ministre n’a pas du tout été convainquant, dans ses explications. Il prétend n’avoir pas été informé de la décision du parquet de faire appel alors que le juge avait prononcé la libération du maire. Toute chose qui confirme les soupçons de politisation du dossier.

Parfait Oloushé

Publié par 24 heures au Benin le 25/09/2009 : http://www.24haubenin.com/spip.php?article1462


mercredi 23 septembre 2009

ALLOCUTION DE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA BOAD FORUM DE L’INVESTISSEMENT ET DE L’EPARGNE - SOAGA


CEREMONIE D’OUVERTURE DU FORUM DE L’INVESTISSEMENT ET DE L’EPARGNE ORGANISE PAR LA SOAGA

ALLOCUTION DE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA BOAD

14 SEPTEMBRE 2009



Excellence Monsieur le Président de la République du Bénin,

Excellence Monsieur le Président Abdou DIOUF, Secrétaire Général

de la Francophonie,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Monsieur le Président de la SOAGA,

Honorables invités,

Mesdames, Messieurs,

• Je me sens à la fois heureux et honoré de prendre part à cette importante cérémonie d’ouverture du forum de l’investissement et de l’épargne, et d’y prendre la parole.

• Permettez-moi tout d’abord de m’associer aux organisateurs de ce Forum pour remercier son Excellence Docteur Boni YAYI, Président de la République du Bénin et Monsieur le Président Abdou DIOUF, Secrétaire Général de la Francophonie, qui ont bien voulu honorer la présente manifestation en acceptant d’y participer.

• A tous les autres invités qui participent à cette cérémonie, je voudrais enfin vous adresser mes sincères salutations.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Excellence Monsieur le Secrétaire Général de la Francophonie,

Honorables invités,

• Si l’investissement et l’épargne ont de tout temps été au cœur de l’activité économique, la crise financière et économique internationale actuelle, leur donne, me semble t-il, un relief particulier et souligne l’importance que la promotion des mécanismes nationaux et régionaux peut avoir pour en assurer un développement significatif.

• En effet, la crise internationale, en provoquant une contraction de la demande mondiale et du prix des produits exportés par nos pays, exerce un impact négatif sur les soldes budgétaires publics. Ces impacts se trouvent accentués par une évolution défavorable des flux financiers internationaux en direction de nos pays. Il en est ainsi de l’aide publique au développement, mais aussi des flux financiers privés internationaux notamment les investissements directs étrangers et les transferts de la diaspora. La Banque mondiale estime par exemple que du fait de la crise, les flux financiers en faveur des pays en développement ne seront que de l’ordre de 363 milliards de dollars US au cours de cette année 2009, ce qui représenterait moins du tiers des 1.200 milliards de dollars US de l’année 2007.

• Pour les pays africains comme les nôtres, la réponse viendra du développement des marchés de capitaux domestiques aux fins d’un renforcement de la mobilisation des ressources internes.

• Par ailleurs, la promotion des investissements est aussi une stratégie particulièrement recommandée en ces temps, du fait du caractère anticyclique que revêt ce type de mesures dans la recherche des voies de sortie de crise.

• C’est dire que le thème du présent forum qu’organise la SOAGA est non seulement pertinent mais également d’actualité.

• Permettez-moi ainsi d’adresser mes vives félicitations au Conseil d’Administration, ainsi qu’à la Direction de la SOAGA, pour l’initiative qu’ils ont eue d’organiser le forum qui nous réunit, lequel apparaît bien comme un grand salon africain en faveur de l’investissement, des placements financiers, de la bourse, de l’épargne et de la gestion de portefeuille ou de patrimoine.

• Comme le souhaitent ses promoteurs, nous espérons que cette manifestation permettra un approfondissement des échanges entre divers acteurs du marché bancaire et financier de l’Afrique sub-saharienne en vue de meilleures réponses à apporter aux besoins de mobilisation d’épargne et d’investissement.

• A travers les multiples facettes de ses activités et des innovations qu’elle promeut, la SOAGA se présente désormais comme un acteur très utile dans l’environnement financier et économique des pays de l’UEMOA en général, de celui du Bénin en particulier.

• C’est pour moi l’occasion de féliciter le Président YAYI Boni, pour avoir initié, en tant que Président de la BOAD, la création de cette institution.

• C’est dans cet état d’esprit que nous avions fortement soutenu, à l’époque, l’implantation de nouvelles institutions bancaires telles que la Société Générale de Banques, la Diamond Bank, la Banque de l’Habitat, et que nous avions encouragé la restructuration de la Banque Internationale du Bénin (BIBE) et de la Continental Bank.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Excellence Monsieur le Secrétaire Général de la Francophonie,

Mesdames, Messieurs,

• Il n’y a pas de doute, me semble t-il, qu’en dépit de l’intérêt des initiatives qui viennent d’être évoquées, elles représentent peu de choses face à l’immensité de ce qui reste à faire et nous en sommes conscients.

• En effet, quand on se rappelle qu’aujourd’hui, au moins 93 béninois sur cent n’ont pas accès aux services financiers, on reprend davantage conscience du fait que l’essentiel du défi pour la promotion de l’épargne et des investissements reste à être relevé.

• C’est pourquoi, dans le cadre de son Plan stratégique 2009-2013, la BOAD a retenu au nombre de ses objectifs centraux une plus grande vulgarisation des structures et instruments du marché financier, en même temps qu’une redynamisation des stratégies visant à mettre les services financiers à la portée d’un plus grand nombre de nos concitoyens des pays membres de l’UEMOA.

• Il s’agit là d’une œuvre complexe que la BOAD ne saurait mener à son seul niveau. C’est pourquoi nous prévoyons aussi de développer nos partenariats aussi bien avec des institutions et organismes nationaux qu’avec des institutions régionales, continentales ou étrangères, afin de réunir un large front commun en faveur d’une finance au service de l’ensemble des secteurs de l’économie et surtout de tous.

• Je voudrais finir en souhaitant que les échanges de ce Forum soient les plus fructueux possible et émettre le vœu que cette véritable plateforme de promotion de l’Investissement et de l’Epargne soit guidée par le souci de drainer le maximum de ressources vers nos pays, pour servir et travailler au bien être de nos Etats et entreprises, au bénéfice final de nos populations.

• Je vous remercie de votre honorable attention.

lundi 21 septembre 2009

L’urgence, ça se fabrique... - Editorial de Arimi Choubadé


Si le gré à gré n’avait pas existé le régime Yayi allait l’inventer. Le raccourci par excellence lorsque l’envie vous prend de plonger la main dans les caisses de l’Etat surtout avec de solides appuis au sommet des sommets. Un seul mot magique qui permet à tout rentier du système de s’en mettre plein les poches : URGENCE. Constater une urgence ou la créer carrément ouvre grandement les malles du trésor public en évitant des procédures contraignantes et risquées. Application : depuis avril 2006, le gouvernement Yayi sait qu’à 5 reprises au cours du mandat, les musulmans observeront le jeune du mois de Ramadan à raison de 29 à 30 jours chaque année. Une planification conséquente ferait forcément des prévisions surtout si des fonds publics devraient être engagés au nom de la solidarité nationale. Sauf qu’exécutée dans les normes requises, l’opération ne présente aucun intérêt pour les courtisans du régime. La décision d’octroyer 100 millions Fcfa en vivres divers signifie un marché public considérable. Le choix des fournisseurs, des Imams représentants les bénéficiaires, les frais de mission des officiels devant procéder à la remise officielle des vivres, les 10% de ristournes. Des enjeux politico-financiers indispensables en cette période de pré campagne sauvage. Pour s’assurer de la maîtrise du pactole, le mode d’emploi est connu : l’urgence provoquée, le boulevard du gré à gré.

Toujours l’exemple du Ramadan 2009. Les milliers de Mahométans sont rentrés dans le jeûne en n’ayant aucune idée de la manifestation de la solidarité nationale comme ce fut le cas en 2008. À l’entame du mois, aucune réaction du gouvernement. Toujours rien à mi-parcours. L’urgence est apparue à moins de 5 jours de la fin où le fameux train de la solidarité nationale se met enfin en branle. L’annonce des 100 millions décaissés et l’exhibition des vivres sur les écrans de télévision se bousculent à une vitesse frénétique. Les fidèles eux observent les agitations sans être édifié sur comment entrer en possession des vivres en question. En fait de vivre, on se demande si les émergents ont obtenu la liste des articles en parcourant un verset coranique. Riz, lait, sucre. Ils le font certainement exprès puisqu’ils ne peuvent prétendre ne rien comprendre aux habitudes alimentaires des présumés bénéficiaires.

L’affaire des dons aux musulmans ne traduit que très partiellement la propension des gestionnaires émergents à se transformer tous en urgentistes. Célestine Adjanohoun, ancienne directrice générale de la société distributrice d’eau et d’énergie qui fait les beaux jours de la mouvance Yayi à l’Assemblée nationale connaît les avantages qu’il y a à décréter l’urgence lors de l’attribution de marchés gré à gré portant sur des centaines de millions. Cela donne à l’initiateur le droit d’être le seul maître à bord dans le choix du contractant. Admirez également le gré à gré généralisé à la confection du collectif budgétaire 2008 dans lequel tout est devenu subitement urgent : la construction du siège de l’Assemblée nationale, la couverture télévisuelle du territoire nationale, l’aéroport de Tourou à Parakou etc…

Mais le chef d’œuvre des urgentistes du régime demeure incontestablement le dossier Cen-Sad. La Marina a pris tout son temps avant d’accepter d’engager au pied levé près d’une cinquantaine de milliards dans une opération de prestige destinée à assouvir les lubies de Kadhafi sans se référer au parlement. La combinaison gré à gré-urgence a permis de surfacturer près de 2 milliards rien que par rapport à la réfection du Centre international des conférences et le palais des congrès de Cotonou ; les gants à 90.000 Fcfa ; l’imperméable à 400.000 Fcfa ; les bureaux d’études fantaisistes ; les décaissements d’avances indues…

Tout chemin vers la corruption passe par l’urgence et le gré à gré…

Rédigé le 18 septembre 2009 Par Arimi Choubadé
Lien source : http://arimi.freehostia.com/spip.php?article577

vendredi 18 septembre 2009

Lutte contre la corruption et lutte contre le blanchiment d’argent - Le point de vue d’Abdoulaye Bio Tchané

Le point de vue d’Abdoulaye Bio Tchané - Directeur Afrique, Fonds Monétaire International (Washington) - Janvier 2007

Longtemps nos sociétés ont sous-estimé les conséquences destructrices de la corruption. Les récents travaux de l’Institut de la Banque mondiale mettent aujourd’hui clairement en évidence le lien qui existe entre le niveau de corruption et celui de la pauvreté pour tout un ensemble de raisons : détournement de fonds publics, constitution d’une économie de rente, distorsion de la concurrence, frein aux investissements… Mais la corruption, plus encore qu’un cancer économique, est un cancer politique. Quand elle touche les plus hautes sphères de l’Etat, la corruption décrédibilise l’autorité publique de ceux qui sont en charge de la destinée d’un pays et, brisant les relations de confiance entre les citoyens et leurs institutions, sape les fondements même de la société. La corruption ouvre alors la porte à l’instabilité politique, aux tensions sociales, aux rivalités ethniques jusqu’aux guerres civiles. En Afrique, la corruption politique est d’autant plus destructrice qu’elle frappe des pays aux structures administratives peu aguerries, aux ressources limitées et aux équilibres économiques fragiles.

Devant ce constat, la lutte contre la corruption est dès lors devenue un chantier important des institutions chargées du développement. Elle est au cœur des priorités des institutions de Bretton Woods. La Banque mondiale s’est fixée une double mission : d’une part, de traquer les pratiques corrompues dans l’exécution de ses contrats et, d’autre part, intensifier son appui technique aux actions entreprises par les gouvernements pour lutter contre la corruption. Le Fonds monétaire international, de son côté, s’attaque de façon résolue à l’autre versant de la corruption : le blanchiment. Car une fois que les pots-de-vin ont été versés au moyen de mécanismes financiers ayant permis de sortir de l’argent des comptes publics des entreprises et d’en constituer le caractère occulte, les destinataires ont besoin de réintroduire ces montants dans les circuits financiers officiels. En mettant en place des contrôles sur les flux financiers et en améliorant la traçabilité de ceux-ci, les politiques et mesures anti-blanchiment rendent plus difficile l’utilisation des pots-de-vin. Plus encore, ces dispositifs de surveillance font désormais courir à la personne corrompue un deuxième risque : au délit de corruption parfois difficile à traquer, vient s’ajouter le délit de blanchiment plus difficile à dissimuler en raison de la vigilance accrue des institutions bancaires.

Au-delà du moyen concret de lutte contre le recyclage des produits d’activités illégales ou de leur financement (corruption, trafics illicites, terrorisme…) la lutte contre le blanchiment fait partie des missions fondamentales du Fonds qui a pour objet de contribuer à la stabilité du système monétaire international, stabilité qui exige que les acteurs économiques aient une pleine confiance dans la rigueur et la transparence des institutions financières. En luttant contre la corruption et contre le blanchiment qui lui est associé, le Fonds contribue directement à l’amélioration des conditions macro-économiques favorisant l’investissement, la croissance et le développement. Aussi, devant l’importance de cet enjeu, le Conseil d’administration du Fonds at-il décidé en mars 2004 que les évaluations des dispositifs anti-blanchiment et les activités d’assistance technique associées feraient désormais partie intégrante des travaux du FMI qui n’a, depuis cette date, cessé d’intensifier son action dans ce domaine.

Par Abdoulaye Bio Tchané - Janvier 2007

mercredi 16 septembre 2009

Le sacrifice s’arrête à Soulé Mana - Editorial de Arimi Choubadé

Rédigé le 16 septembre 2009

Finis les tirs sur la troupe. Les téléspectateurs du 1er août 2009 ont bien remarqué combien Yayi était très affecté par les déboires de ses gars avec la corruption. Les dégâts s’apprécient à travers l’élagage de Soulé Mana qu’il « aime bien » et Noudégbessi le coreligionnaire en rade. Le président de la République est certes prêt à verser son sang et sa sueur dans la lutte contre la corruption. Mais pas au point d’accepter de se brouiller avec les siens. Désormais, ils peuvent être tranquilles, plus personne de la troupe ne doit trembler. Le Garde des sceaux ne fait plus mystère des limites de sa lettre de cadrage en matière de traque des corrompus. Il le dit haut et fort afin de rassurer les courtisans que le sacrifice n’ira pas au-delà de l’ancien argentier. Le justicier en titre du gouvernement excipe d’ailleurs des « confidences » de l’Inspection générale de l’Etat qui aurait estimé qu’il n’y a pas de quoi fouetté un chat. Des irrégularités autour de l’organisation du sommet de la Cen-Sad à Cotonou ? Oui ! Mais uniquement en ce qui concerne la réfection du Centre internationale de conférences et le Palais des congrès de Cotonou. 6 milliards dont 2 en facturation et en excès divers.

D’où est alors venue l’inspiration qui a guidé le rédacteur du compte rendu du conseil des ministres du 03 juillet 2009 ? Une question a ne pas posé au porte-parole du gouvernement, Garde des sceaux. Il n’était peut-être pas présent. Son patron lui-même, chef de l’équipe, n’a-il pas avoué ne pas être très assidu à ces messes hebdomadaires de ministres ? Par contre, le vocabulaire de la prose ne fait pas la dentelle dans son inventaire de la réalité sur le scandale de la Cen-Sad : « irrégularités », « juges et parties », « privilèges », « violations des règles », « retard important ». Un charabia pourtant inspiré du rapport de l’Ige parait-il ; et ceci à propos de la viabilisation des sites, de la construction des 14 villas, de l’extension du parking de l’Aéroport et du bitumage de la liaison Aéroport-Place du Souvenir-Carrefour Air Afrique.. Des lubies qui n’existent que dans la tête d’un journaliste sensé avoir une conception « niaise » des choses, selon le ministre Tokpanou. A moins qu’on nous dise que c’est Soulé Mana tout seul qui s’occupe à la fois de bitumage de route, de construction de villas, de viabilisation de site ou d’extension du parking de l’aéroport. Le super fusible qui peut sauter à tout moment sans que la barque du Changement ne soit ébranlée. Après tout, cet argentier ne faisait pas partie des réseaux financiers, politiques ou religieux. Son départ ne devrait pas provoquer trop de regrets.

C’est désormais clair que le docteur-président n’enverrait plus aucun de ses lieutenants en pâture à des défenseurs de la lutte contre la corruption. Tant pis si ces derniers ne se contentent pas des fretins jetés par-dessus bord en pleine tourmente. On voit d’ailleurs que les affaires de bitumage, d’achats de gants, d’imperméable et de matériels de sécurité, d’exonération et d’autres hérésies liées à l’organisation de ce maudit sommet ne figurent plus dans les causeries des émergents en route pour 2011. Il est plus question de la foi des aïeules du docteur-président, de débauchage en vue d’un remaniement à mille inconnues et de recours obsessionnels à une providentielle bénédiction des anciens présidents Kérékou et Zinsou. On a d’ailleurs remarqué comment ils se sont faits tout petits dès que l’emblématique Marie Elise Gbèdo a exhibé le projet de loi anti-corruption en souffrance à l’Assemblée nationale depuis 2006. Une sorte de flagrant délit de manipulation autour d’un fléau qui n’épargne aucune strate du système à commencer par les encadreurs spirituels du chef de l’Etat. La preuve qu’il y avait mieux à faire qu’une marche dite verte sans conséquence à travers les rues de Cotonou lorsqu’on dispose d’une majorité parlementaire écrasante.

Prenez Soulé Mana et on en reste là !

Arimi CHOUBADE
http://arimi.freehostia.com/spip.php?article575

mardi 15 septembre 2009

Le Bénin s'est encore tristement illustré!!

Ce 14 septembre 2009, dans les locaux du Palais des Congrès de Cotonou, se tenait la conférence sur le financement de l'investissement et de l'épargne. Cette conférence était organisée par la Société Ouest Africaine de Gestion des Actifs (SOAGA) en présence des différents acteurs des marchés financiers de la sous-région. A la tribune d'honneur, étaient présents le Président de la République M. Boni Yayi, le secrétaire Général de la francophonie M. Abdou Diouf, le Président de la BOAD M. Abdoulaye Bio Tchané et les différents responsables de la SOAGA et des institutions financières sous-régionales. Cette conférence avait pour objectif d'informer le grand public sur l'impactdes marchés financiers dans le quotidien des particuliers, et aussi sur les opportunités offertes aux clients institutionnels et privés.

Cette initiative s'est bien déroulée à l'instar des initiatives propagandistes du régime en place. Le président Yayi ne s'est pas gêné pour humilier le Bénin devant tous les partenaires africains et occidentaux, en faisant venir des conducteurs de taxi moto "zémidjans" et des femmes au foyer chèrement habillées aux frais des contribuables. Ces derniers avaient pour mission de scander des louanges à la gloire du Président Yayi à savoir "Yayi 10ans! Yayi 10ans!", moyennant une rémunération de 3000 F CFA par personne, puisée dans les caisses de l'Etat. Quel honte pour notre pays! Comment peut-on tomber si bas devant les bailleurs de fonds, et profiter d'une conférence sur la finance, en faisant passer des messages propagandistes de campagne du Président Yayi? La frustration se lisait sur le visage des bailleurs de fonds africains et occidentaux. Même certains hauts cadres du gouvernement étaient gênés, face à cette dérive digne d'une dictature mégalomane.

Qu'est-ce qui a bien pu pousser le Président et son entourage à agir de la sorte, alors que l'objet de la conférence portait essentiellement sur le fonctionnement de la finance sous-régionale? Pourquoi le président Yayi et son gouvernement sont allés jusqu'à faire venir des conducteurs de taxi moto et des femmes, moyennant paiement pour faire son éloge et chanter à sa gloire, tel un roi du XVIIè siècle, alors qu'il s'agissait d'une conférence sur le financement de l'investissement et de l'épargne?

La réponse n'est pas bien loin.

Cette initiative populiste de Boni Yayi avait pour objectif non seulement de faire croire que le peuple est avec lui (ce qui est illusoire car sa politique est de plus en plus décriéeet contestée dans toutes les couches sociales du pays), mais aussi qu'il lui fallait humilier psychologiquement ses adversaires politiques pour les élections de 2011, notamment M. Abdoulaye Bio Tchané, qui était une hôte de marque à ladite conférence.

Force est donc de constater que ce genre de pratiques relève d'une ère révolue. Sans le savoir, parce qu'ayant une vision à très court terme, Boni Yayi et son gouvernement se sont eux-mêmes humiliés devant le Secrétaire général Abdou Diouf et devant toute l'élite de la finance sous-régionale par ces pratiques d'une bassesse sans précédent!

Un conducteur de taxi moto "zémidjan" nous a confié avoir perçu 3000 F CFA comme tous ses autres collègues du jour: " J'ai pris cet argent parce qu'on me l'offrait gratuitement, et je ferai cela encore et encore. Mais le jour du vote, je ferai le bon choix pour mon avenir et celui de mes enfants, car j'en ai marre de voir les milliards de mon pays dilapidés depuis 2006 par un président et son gouvernement d'incompétents".

Voilà comment se déroule chaque sortie du Président et de ses ministres; l'argent de l'Etat est distribué à tout va pour tenter d'acheter les consciences et donner une image positive du Président; mais les Béninois ne sont pas dupes et sauront faire la part des choses le moment venu.

http://lajeunessepourbiotchane2011.over-blog.com/article-36083508.html