mercredi 30 décembre 2009
jeudi 10 décembre 2009
Des jeunes d’un type nouveau
Qu’est-ce qui caractérise ces jeunes et qui détermine à les projeter d’emblée comme des forces d’avenir, des forces d’un changement d’où pourrait émerger le visage altier et plein d’assurance d’un Bénin nouveau ? Nous avons le privilège, chaque jour, de croiser des jeunes. Ils nous font l’honneur de venir nous soumettre leurs projets et leurs rêves. Ils nous font l’amitié de venir recueillir notre avis et nos conseils sur ce qu’ils comptent entreprendre, sur les difficultés qu’ils rencontrent dans ce qu’ils entreprennent.
De cette proximité avec des jeunes, écoutant leur passion, entendant leurs non-dits, décryptant leurs attentes, nous avons très clairement perçu des signes qui ne trompent pas. Des signes d’un changement qui prend progressivement corps et forme. C’est la preuve que quelque chose bouge au niveau de la couche juvénile de notre pays. Il faut y voir un démenti formel et cinglant opposé à un jugement plutôt court et sur la foi duquel on a tôt fait de conclure que tous nos jeunes sont des chiens perdus sans collier.
D’abord, le changement qui pointe à l’horizon est à lire dans l’attitude de rupture qu’affichent de plus en plus ces jeunes par rapport à une certaine manière d’être Béninois, par rapport à une certaine manière de vivre certaines réalités béninoises. Ces jeunes ont réussi, par exemple, à briser, en leur esprit, le mythe de l’Etat providence à l’ombre duquel s’était réalisée et s’était accomplie la génération de leurs pères et grands-pères.
En cela, la Fonction publique et le statut d’agent permanent de l’Etat ne constituent point le fin mot de leur quête. Ils n’attendent plus de se laisser couler dans un moule préétabli. Ils ne veulent plus entrevoir une carrière prédéterminée devant déboucher sur une retraite administrative programmée. De manière plus fondamentale, c’est contre le salaire qu’ils s’insurgent. Refus donc de se présenter au guichet de la vie, une fois par mois, pour un traitement tarifé et plafonné. Ils souhaitent se trouver en situation d’attester que Dieu a créé un monde d’abondance, un monde dans lequel personne ne doit se sentir condamner à boire petit dans un petit verre. Sous la menace de la pénurie. Sous le règne de la nécessité.
Ensuite, ces jeunes ne veulent plus forcément s’illustrer, professionnellement parlant, dans les seuls domaines de leur compétence. Ils s’obligent à se situer à un carrefour d’opportunités qu’ils sont prêts à saisir. Quitte, pour y parvenir, à s’astreindre à une formation complémentaire dans un nouveau champ du savoir. Quitte à s’imposer la discipline d’être des « mutants » permanents acquis à l’idée d’apprendre à apprendre et à entreprendre. Aussi savent-ils se remettre en cause, à saison régulière, face aux mutations qui affectent le monde contemporain. Saviez-vous, par exemple, que la plupart de ces jeunes qui parlent déjà anglais e mettent à apprendre le chinois.
Cette propension à l’éclectisme que développent ces jeunes, un esprit éclectique étant celui-là qui n’a pas de goût exclusif et ne se limite pas à une seule chose, porte et traduit une première qualité. Il s’agit de la capacité d’adaptation à toutes les situations, à toutes les circonstances. La deuxième qualité, c’est la capacité à faire face à toutes les éventualités, à toutes les situations, avec la volonté farouche de ne jamais laisser le dernier mot aux autres ou aux circonstances extérieures. Il faut y voir, à la fois force de caractère et force de résistance de ces jeunes.
Enfin, le changement qui pointe à l’horizon se trouve dans le fait que ces jeunes sont des rêveurs positifs, porteurs, autant qu’ils sont, de projets. Ils les conçoivent souvent moins pour eux-mêmes que pour le service des autres, et pour un Bénin meilleur. Et ils accompagnent leur démarche d’un sens morale et éthique qui doit avoir valeur de leçon de vie pour nombre de leurs aînés. Il n’y a pas de place, dans leurs projets, pour une quelconque fuite solitaire, une quelconque jouissance égoïste. Ces jeunes, en effet, s’assument en assumant le Bénin tout entier. Ces jeunes sont habités de l’espoir têtu qu’en semant du neuf, ils moissonneront, à coup sûr, un Bénin nouveau, un Bénin neuf. Pour tout dire, ils vivront leur rêve. C’est tout simplement beau, n’est-ce pas ?
Jérôme Carlos
La chronique du jour du 10 décembre 2009
http://chronique.blesshnet.com/index.php?p=997&more=1&c=1&tb=1&pb=1#more997
vendredi 4 décembre 2009
Situation sociopolitique délétère:Les choses se compliquent pour le chef de l’Etat
Par Jacques SEGLA Les négociations avec les instances de Bretton Woods ont abouti à des accords de prêt d’environ 52 milliards de F.CFA. Le Bénin devrait s’en réjouir. Seulement, le prêt est assorti d’un certain nombre de conditions. La principale est de convenir d’une trêve sociale qui permettrait aux travailleurs de vaquer normalement à leurs occupations professionnelles. Une nation au travail est la condition sine quanon pour les accords de prêt avec les partenaires techniques financiers. C’est dire que cet accord avec les partenaires techniques financiers intervient à un moment crucial de crise. Ce mardi, toutes les centrales syndicales se sont entendues pour s’insurger contre les défalcations opérées sur les salaires de novembre 2009 pour fait de grève, il ne faut pas penser que les interventions des bailleurs de fonds est la panacée pour l’exécution du budget de plus d’1 milliard 200. Ceux qui ont dit que l’assistance financière est un moyen de recolonisation n’ont pas tort. Il y a longtemps que le chef de l’Etat avait montré ses limites en jouant la carte de l’usure. La démarche n’a pas prospéré. Les travailleurs sont aujourd’hui sur pied de guerre. Ils sont résolus à en découdre avec le gouvernement. Tout est maintenant question de dialogue social sincère. Ironie du sort, c’est à ce moment que le fond monétaire international exige une trêve sociale. Le chef de l’Etat doit donc éviter les crises qui devraient saboter la cohésion nationale. Le Bénin a besoin de tous ses fils pour construire la nation commune. C’est donc l’occasion ou jamais de s’entendre sur l’essentiel, pour éviter de gaspiller des énergies précieuses. Boni Yayi est le premier à être interpellé. Mais visiblement les choses se compliquent. Puisque des mouvements de grève sont inscrits à l’horizon de décembre 2009 où le budget exercice 2010 est en étude au parlement, et que les bailleurs de fonds appellent à une trêve sociale difficilement négociable. Aller au-delà du slogan ‘’consensus’’ Tout le monde parle de consensus autour de la Lépi. Mouvance et opposition, tout comme Fors-LEPI, ont adopté le concept. Plus qu’un slogan, le mot est devenu un refrain dans les discours qui justifient toutes les initiatives politiques de ces dernières heures. Les ministres de la république sont déployés sur le terrain, à la conquête de ce large consensus souhaité par tous les acteurs politiques de notre pays. Seulement, le jeu frise une hypocrisie à peine voilée. Pendant qu’on appelle au consensus, on suggère un plan B ici, ou une amélioration de ce qui se faisait avant pour éviter d’être pris au dépourvu au cas où la réalisation de la Lépi ne serait plus possible. Les plus sceptiques proposent de faire simplement comme avant, un peu comme s’ils refusaient la transparence et la réduction sensible du coût des élections dans notre pays. C’est dire que tous ceux qui parlent de consensus ne sont pas forcément acquis au principe. C’est en cela que le débat paraît ridicule. Tout porte à croire que les acteurs politiques se jouent de la patience et du sens de compréhension du peuple béninois qui refuse par essence la guerre, malgré les appels de pied de certains oiseaux de mauvaise augure. Mais il ne faut pas abuser de cette patience qui naturellement a des limites. Le peuple béninois ne peut plus se satisfaire de simple discours. C’est sur le terrain de l’action que les Béninois veulent maintenant juger ceux qui sont au devant de l’actualité nationale. Consensus autour de la Lépi, l’idée doit maintenant être la sœur jumelle de l’action pour accrocher l’opinion. Sinon, tous les discours ne seront que de simples verbiages. Il faut donc aller au-delà du refrain ‘’consensus’’.
Publié le 04 décembre 2009 – La Nouvelle Génération
Tabaski | Les fidèles musulmans de Djougou ont déserté la place Idi pour protester contre les éloges au chef de l’Etat
ABP/SMS/GT/BTM
http://www.24haubenin.com/spip.php?article1831&var_recherche=djougou
jeudi 3 décembre 2009
Au nom du consensus | Chronique de Sulpice O. Gbaguidi | Fraternité
L’élastique polémique sur la Lépi répand ses premières retombées politiques. Elle inaugure le récital de la coalition Tchané. Et c’est justement le label " consensus " qui fait saliver le très bouillant tchanéiste Wallys Zoumarou qui est monté au créneau au nom des partisans du successeur de Boni Yayi à la présidence de la Banque ouest africaine de développement (Boad). Le consensus, voilà la position des Hommes de Bio Tchané. C’était déjà celle du président Boni Yayi. Au nom de l’Union fait la nation (Un), Me Adrien Houngbédji a lui aussi joué la mélodie du consensus. La polémique sur la Lépi trouve son paradoxe dans cette volonté de consensus partagée par tous. " Le large consensus " de Yayi, " la bonne Lépi consensuelle " de Houngbédji et UN et la " réalisation consensuelle " de Zoumarou soignent la rhétorique de la Lépi sans y apporter un grain de pragmatisme. Le souci du consensus semble se réduire à l’état de souci pur sans un réel progrès. A quand maintenant la concrétisation de ce consensus derrière lequel on se réfugie ? Le temps joue contre la commission de supervision de la Lépi (Cps) et le risque de bâclage est énorme.
2011, même embaumée aux effluves de bonnes intentions n’est pas vernie par une bonne volonté des politiciens. Les calculs politico- électoraux infectent les désirs. La Lépi en reçoit les coups les plus saignants. En devenant une exigence dans la négociation du virage de 2011, la transparence prend sa revanche sur une supposée tradition de fraude bénie dans les chapelles politiques. La bataille de la Lépi relève d’une nécessité que justifient les enjeux de 2011. L’heureuse proclamation solennelle du consensus doit bénéficier d’actions conséquentes que peut suggérer la libération des pesanteurs politiques.
Les séquences politiques de la guéguerre autour de la Lépi vont éclairer l’opinion et entretenir le baromètre. La réponse de Houngbédji à la gestion du processus de la réalisation de la lépi a confirmé une bipolarisation maintenant nuancée par la sortie de Wallys Zoumarou dans le statut de porte-parole du camp Tchané. La coalition Tchané prend corps et découvre son style. Elle prend en grippe la Lépi considérée comme condition et prône une Lépi enfermée dans un processus. La déchirante polémique sur la liste électorale permanente informatisée aura réussi à apporter une nouvelle preuve de la candidature en gestation d’Abdoulaye Bio Tchané. L’intervention de Zoumarou au nom d’une coalition Abt préoccupée par le destin de la Lépi n’est pas innocente. J’y vois un message de Tchané. A moins de cataclysme, l’ancien ministre des finances sera candidat à la succession de Yayi en 2011. Au nom du consensus, Zoumarou a implicitement vendu la mèche.
Publié le 3-12-2009, par Fraternité
http://www.fraternite-info.com/spip.php