mercredi 11 novembre 2009

Décidément, ce Ali Ben… | Editorial de Choubade

Out le directeur de cabinet du chef de l'Etat. Cela ne se passe hélas pas au pays inventeur des conférences nationales et de la démocratisation de l'Afrique post mur de Berlin. Mais plutôt chez celui que de nombreux activistes des droits de l'homme étiquettent bébé-dictateur : Ali Ben Bongo le fils qui succède à la tête du Gabon à son père Omar Bongo-Odimba décédé. Ce bébé-dictateur fait pourtant démissionner son plus proche collaborateur venu lui-même annoncé son propre départ sur la télévision nationale. Il importe de rappeler aux Béninois que Jean-Pierre Oyiba n'a pas été suspendu de son poste de Dc du Président de la République mais s'est démis de lui-même « afin de me consacrer entièrement à ma défense dans cette affaire et me mettre totalement à la disposition de la justice de mon pays en laquelle j'ai foi » affirme-t-il à ses compatriotes. Pour 65 millions f Cfa.

En quelques semaines, le fils de son père a interpellé le régime Yayi sur deux faits majeurs depuis son palais de la rénovation de Libreville. Avant de revenir sur le tout premier, on peut déjà s'intéresser au cas Dc/Pr démissionnaire. Pour bien plus que les misérables 65 millions de la Beac savez-vous ce qu'a fait le chantre du Changement, de l'émergence économique et de l'industrialisation virtuelle ? Une suspension du ministre mis en cause en conseils des ministres. Un ministre réintégré à l'équipe du docteur-président au bout de deux mois. Pour un montant faramineux, 2 milliards de détournement, de surfacturation et de décaissements fantaisistes lors de la réfection du Centre international de conférences et du Palais des congrès de Cotonou en marge de l'organisation du sommet de la Cen-Sad à Cotonou.

Foi en la justice du pays comme proclamé par le Gabonais Jean-Pierre Oyiba ? Foutaise ! Les émergents eux n'ont foi qu'en des commissions mises en place par eux-mêmes. Jamais la foi en des juges politiquement inclassables. C'est la Marina elle-même qui s'est chargée de faire siffler les oreilles du premier juge qui a osé ordonner la libération du maire « opposant » de Dangbo par ministre de la Justice et conseiller juridique du chef de l'Etat interposés. Même l'Ige ressuscitée par le régime du Changement et normalement compétente pour apprécier l'utilisation faite des fonds publics ne leur inspire pas confiance. Son rapport a dû être soupesé, analysé et aseptisé par une commission ad hoc créée par le docteur-président. Cette dernière s'est alors chargée d'élaguer 5 points sur les 6 que comprend le scandale dit de la Cen-Sad révélé pourtant au grand jour par un compte rendu du conseil des ministres et pour lequel Yayi lui-même est venu demander pardon à ses compatriotes. Le ministre blanchi sans passer par la justice a donc rejoint son poste et prêt à servir de nouveau la cause du Changement. Il parait que l'intermède de sa suspension complaisante à eu un impact dramatique sur le rythme des meetings de remerciement, des marches de soutien et des créations de mouvements et de partis satellites. Depuis les choses sont rentrées dans l'ordre.

Mais la toute première fois que le Ali Ben en a mis plein la figure aux émergents, c'est à lors de la formation de son premier gouvernement. Une équipe resserrée pendant que tous les immeubles cossus de Cotonou sont pris d'assaut pour y loger la pléthore de ministres. Tant pis pour les finances publiques déjà grabataires, croulant sous des frais de location astronomiques. Peine perdue pour tous ceux qui recommandent l'alignement sur l'exemple Ali Ben. La folie émergente tire vers la fin de mandat alors que le fameux modèle gabonais est à ses débuts. Le formatage qui régente la Marina est trop avancé pour supporter une réforme sans risquer le clash.

La crevette tordue et déjà séchée (proverbe local)…

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