vendredi 9 octobre 2009

Successeur piégé… | Editorial de Arimi Choubade

L'après Yayi ? De la revanche anticipée, à plein nez. Aux aspirants à la Marina de s'essayer à de rudes exercices d'endurance. Chaque jour d'émergence apporte sa couche supplémentaire au manuel du « déluge après soi ». La gouvernance du Changement prend des allures d'un paralytique chronique avec plus du tiers des ministères en grève sur une durée de près d'un an sans la perspective d'une sortie de crise durable. La chef de la mission 2009 du Fmi au Bénin a déjà donné le ton du plat de résistance de cet après-là : non maîtrise des dépenses liées au train de vie de l'Etat et primes électoralistes aux travailleurs à la veille de chaque scrutin. Impossible de ne pas se mettre la classe politique à dos si les primes et autres avantages accordés aux membres des institutions que le docteur-président a multipliés par 4 devraient être revus à la baisse. Il vaut mieux ne pas songer aux fameux droits acquis des travailleurs eux aussi bonifiés de ristournes démagogiques. Or le budget national n'est pas extensible à souhait et repose sur les impôts et taxes perçus auprès de citoyens eux aussi très très pauvres.

Personne n'ose songer à l'héritage politique avec les acquis de la conférence nationale sur le grill de façon constante. Le cas des municipales. On peut imaginer le genre d'élection à prévoir dans la perspective du renouvellement des conseils municipaux en 2013. Lorsque viendra le moment de solder les chamboulements imposés au régime électoral municipal. Le démarrage des mandats municipaux prévus pour 15 jours après la proclamation des résultats par la Commission électorale nationale autonome (Cena) a été étalé sur plusieurs semaines voire plusieurs mois, au cas par cas. Ainsi, des conseils municipaux vont boucler la durée de leur mandat de 5 ans des semaines voire des années après d'autres. Ce qui obligerait l'organisme en charge d'organiser ce scrutin des municipales 2013, la Cena, d'étendre ses activités sur plusieurs années au lieu des trois mois à 6 mois habituels. Une déstructuration du processus électoral des communes dont les effets poursuivront des générations d'acteurs de la vie publique. À moins d'une initiative législative pouvant décréter un genre d'harmonisation des mandats électifs locaux. Le passage du Changement aurait donc imposé au Bénin de vivre une nouvelle transition plus d'une décennie après la conférence nationale des forces vives de février 1990.

Le ou les probables successeurs peuvent néanmoins se réjouir de l'absence de réflexe de planificateur du prince du Changement rattrapé par certains de ses dosages hérétiques impossibles de contenir jusqu'à la fin de mandat. On voit mal le gouvernement continuer à payer certaines primes redondantes aux bénéficiaires sans pulvériser les équilibres budgétaires. C'est vrai que la ruse prépare déjà une parade appropriée à travers l'émission d'un autre emprunt obligataire visant à alourdir davantage la dette intérieure. Malheureusement le piège fonctionne par que pour le (ou les) successeur potentiel au palais de la Marina. On se doute bien qu'un seul mandat présidentiel ou qu'une seule génération de Béninois ne puissent parvenir à expier les extravagances des émergents décidés à pousser leur excentricités jusqu'aux extrêmes possibles. Les plus fatalistes diront que c'est tout le peuple qui paie pour un péché collectif. Peut-être la naïveté d'avoir cru au sauveur providentiel.

Avis au (ou aux) successeur...


Arimi Choubade

Rédigé le 09 octobre 2009 : http://arimi.freehostia.com/spip.php?article590

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