lundi 15 février 2010

La fraude pédagogique… | Editorial de Arimi Choubade


Regardez ce qui peut vous arriver si vous maintenez la guérilla autour de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) version Yayi-Quenum ! Une véritable providence, les reprises partielles des municipales 2 ans après la date officielle du scrutin. Plus aucun secret désormais sur les acrobaties imaginables et inimaginables à partir des fichiers électoraux. Le secrétariat administratif permanent de la Commission électorale nationale autonome (Sap/Cena) entièrement sous botte émergente se délecte chaque week-end à étaler toute la panoplie de la supercherie aux urnes, consciemment ou inconsciemment. Tchoco tchoco de Missrété, Rdl de Ouidah, Psd du Couffo, Rb d’Agbangnizoun en connaissent un brin : du dédoublement des listes électorales à la non fiabilité du matériel de vote en passant par la permutation des électeurs ou le désordre dans la distribution des cartes d’électeur. Juste un brin. A eux d’accepter la Lépi, sans condition, même celle à marche forcée imposée par l’attelage Yayi-Quenum. Au risque d’assister aux miracles inespérés de l’Etat-Fcbe à chaque reprises d’élection sous la coupe de la dame du Sap/Cena.

Les fantasmes provoqués à la Marina par les résultats inespérés des listes Fcbe enchantent également les courtisans. Damer le pion à la Rb dans son antre du zou, au Prd dans l’Ouémé, au Madep dans le Plateau. La félicité à portée de main pour le docteur-président en 2011. Tout marcherait donc sur du vernis dans le pays, très satisfait des micro-finances au plus pauvres instrumentalisés par quelques profiteurs ; de l’école gratuite sans subventions efficientes à la base de la désorganisation du système scolaire ; de la césarienne gratuite qui n’empêche pas la persistance des mères-prisonnières dans les maternités publiques. Dès que des élus tombent dans l’escarcelle de l’Etat-Fcbe dans une localité à priori hostile, cela offre des possibilités de strapontin à des gourous locaux, qu’importe la manière. La manœuvre reflète une double utilité : des arguments aux courtisans revendicateurs d’audience populaire en terrain miné ; une légitimation de la réalisation expresse de la Lépi conformément à la promesse du chef de l’Etat de ne pas tenir la présidentielle de 2011 sans cet instrument.

Tant mieux si les miracles de Léa Hounkpè et la substitution du secret des urnes à celui des délibérés de la Cour suprême participent à rassurer Yayi. Pas sûr en revanche que le président de la prochaine Cena consente à recevoir ses ordres de la Marina comme ferait Léa Hounkpè. La configuration de l’Assemblée nationale depuis le rejet du projet de budget 2010 avec l’aide de députés de la mouvance présidentielle ne plaide pas en faveur de l’Etat-Fcbe en ce qui concerne le contrôle de la Cena 2011. Les risques sont énormes de voir la structure tombée sous la coupe des partisans du changement de chauffeur avec retrait du permis de conduire en 2011. Inutile alors de compter sur des prestidigitations électorales à la manière des reprises de Léa Hounkpè. Rien ne garantit, en outre, que le chantage autour de la Lépi grâce aux actions conjuguées du Sap/Cena et de la Cour suprême parvienne à bout de la fronde parlementaire. En 2011, le juge électoral, la Cour constitutionnelle ne saurait disposer de plus de 10 jours pour rendre son verdict à l’issue du premier tour quel que soit le degré de loyauté et de reconnaissance de ses membres envers celui qui les a mis là. Le second tour est souvent plus expéditif. Trop court pour atteindre les records de la dame du Sap/Cena. La pédagogie de la fraude aurait alors fait pschitt ! A moins pour le pouvoir de battre le rappel des supplétifs, manifestants braillards, auteurs de vandalisme, de violences à l’occasion de l’installation de certains conseils municipaux non émergents à la date prévue par la loi en 2008.

De la pédagogie de la fraude à la pédagogie insurrectionnelle.

Arimi Choubadé

Rédigé le 15 février 2010 : http://arimi.freehostia.com/spip.php?article663

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