vendredi 4 décembre 2009

Situation sociopolitique délétère:Les choses se compliquent pour le chef de l’Etat


Depuis plusieurs mois, l’administration publique est paralysée. Tous les travailleurs sont en grève, réclamant des droits dont le gouvernement veut injustement les priver. C’est dans ce contexte que le chef de l’Etat Boni Yayi a entamé une tournée depuis le 30 novembre dernier. Au regard des premières conclusions de ce périple, plusieurs appréhensions sont à évoquer.

Par Jacques SEGLA

Les négociations avec les instances de Bretton Woods ont abouti à des accords de prêt d’environ 52 milliards de F.CFA. Le Bénin devrait s’en réjouir. Seulement, le prêt est assorti d’un certain nombre de conditions. La principale est de convenir d’une trêve sociale qui permettrait aux travailleurs de vaquer normalement à leurs occupations professionnelles. Une nation au travail est la condition sine quanon pour les accords de prêt avec les partenaires techniques financiers. C’est dire que cet accord avec les partenaires techniques financiers intervient à un moment crucial de crise. Ce mardi, toutes les centrales syndicales se sont entendues pour s’insurger contre les défalcations opérées sur les salaires de novembre 2009 pour fait de grève, il ne faut pas penser que les interventions des bailleurs de fonds est la panacée pour l’exécution du budget de plus d’1 milliard 200. Ceux qui ont dit que l’assistance financière est un moyen de recolonisation n’ont pas tort. Il y a longtemps que le chef de l’Etat avait montré ses limites en jouant la carte de l’usure. La démarche n’a pas prospéré. Les travailleurs sont aujourd’hui sur pied de guerre. Ils sont résolus à en découdre avec le gouvernement. Tout est maintenant question de dialogue social sincère. Ironie du sort, c’est à ce moment que le fond monétaire international exige une trêve sociale. Le chef de l’Etat doit donc éviter les crises qui devraient saboter la cohésion nationale. Le Bénin a besoin de tous ses fils pour construire la nation commune. C’est donc l’occasion ou jamais de s’entendre sur l’essentiel, pour éviter de gaspiller des énergies précieuses. Boni Yayi est le premier à être interpellé. Mais visiblement les choses se compliquent. Puisque des mouvements de grève sont inscrits à l’horizon de décembre 2009 où le budget exercice 2010 est en étude au parlement, et que les bailleurs de fonds appellent à une trêve sociale difficilement négociable.

Aller au-delà du slogan ‘’consensus’’

Tout le monde parle de consensus autour de la Lépi. Mouvance et opposition, tout comme Fors-LEPI, ont adopté le concept. Plus qu’un slogan, le mot est devenu un refrain dans les discours qui justifient toutes les initiatives politiques de ces dernières heures. Les ministres de la république sont déployés sur le terrain, à la conquête de ce large consensus souhaité par tous les acteurs politiques de notre pays. Seulement, le jeu frise une hypocrisie à peine voilée. Pendant qu’on appelle au consensus, on suggère un plan B ici, ou une amélioration de ce qui se faisait avant pour éviter d’être pris au dépourvu au cas où la réalisation de la Lépi ne serait plus possible. Les plus sceptiques proposent de faire simplement comme avant, un peu comme s’ils refusaient la transparence et la réduction sensible du coût des élections dans notre pays. C’est dire que tous ceux qui parlent de consensus ne sont pas forcément acquis au principe. C’est en cela que le débat paraît ridicule. Tout porte à croire que les acteurs politiques se jouent de la patience et du sens de compréhension du peuple béninois qui refuse par essence la guerre, malgré les appels de pied de certains oiseaux de mauvaise augure. Mais il ne faut pas abuser de cette patience qui naturellement a des limites. Le peuple béninois ne peut plus se satisfaire de simple discours. C’est sur le terrain de l’action que les Béninois veulent maintenant juger ceux qui sont au devant de l’actualité nationale. Consensus autour de la Lépi, l’idée doit maintenant être la sœur jumelle de l’action pour accrocher l’opinion. Sinon, tous les discours ne seront que de simples verbiages. Il faut donc aller au-delà du refrain ‘’consensus’’.

Par Jacques SEGLA

Publié le 04 décembre 2009 – La Nouvelle Génération

http://nouvellegeneration.info/index.php/2009/12/04/situation-sociopolitique-deletereles-choses-se-compliquent-pour-le-chef-de-l’etat/

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